16 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 5 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
Mots-clés associés à cette oeuvre : 19e siecle, amour, atheisme, caractere, christianisme, classique, crime, culpabilite, destin, fratrie, frere, histoire, humanite, meutre, paricide, rachat, religion, russie, saintete, societe
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[Les Frères Karamazov | Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski] |
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ingannmic
Sexe: Inscrit le: 22 Aoû 2008 Messages: 737 Localisation: Mérignac
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Posté: Ven 01 Fév 2013 10:25
Sujet du message: [Les Frères Karamazov | Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski]
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Commentaires : 2 >> |
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J'ai eu ma période russophile... littérairement parlant, s'entend !
Cela remonte à quelques années maintenant, alors qu'au lycée, le russe était ma troisième langue vivante (je n'en ai malheureusement guère gardé de trace). Tolstoï, Tourgueniev, Soljenitsyne, Pasternak... je ne me lassais pas de la plongée dans ces textes souvent très longs, dont le souffle épique, la grandiloquence m'enchantaient.
Dostoïevski est passé, je ne sais pas pourquoi, au travers de cette boulimie. Je crois n'avoir alors lu de lui que "L'éternel mari", dont je n'ai aucun souvenir.
La proposition de lecture commune lancée par Métaphore a été l'occasion d'extirper de ma PAL "Les frères Karamazov" que, m'étais-je dit en l'achetant, il faudrait bien que je lise un jour...
Et j'en suis ravie, puisque j'y ai retrouvé les éléments de mon plaisir adolescent : la densité, l'exaltation, "l'âme russe", en somme...
Les frères Karamazov sont trois (voire quatre, si l'on compte le valet de Fédor, le père, dont il serait le fils naturel).
Dmitri est le fruit d'une première union, alors qu'Ivan et Aliocha partagent la même mère. Au moment où débute le récit, les deux épouses de Fédor sont mortes depuis plusieurs années. Ce dernier, occupé à mener une vie de débauche, a toujours délaissé ses garçons.
Le nœud de l'intrigue prend sa source dans le conflit qui oppose l'aîné Dmitri à son géniteur. Un conflit motivé par une histoire de spoliation d'héritage, et attisé par l'attirance qu'éprouve les deux hommes pour Grouchenka, belle jeune femme à la réputation douteuse.
Je ne vous détaillerai pas davantage le synopsis de cette œuvre dense, aux ramifications multiples...
On présente souvent "Les frères Karamazov" comme étant le récit d'un parricide. Précisons que, si meurtre il y a, il ne survient qu'à la moitié du texte, et qu'il semble finalement n'être qu'un prétexte pour révéler la complexité de la psychologie des personnages, et la force des contradictions qui les hantent.
Dmitri est sans doute le héros qui exprime avec le plus d'éloquence les luttes à l’œuvre dans ce roman, qui font s'affronter la propension naturelle des individus à se laisser gouverner par leurs instincts et leur volonté réfléchie de les maîtriser. L'aîné des Karamazov est torturé par la véhémence de ses émotions, de ses colères, et ses efforts démesurés pour les réfréner le mettent dans un état d'agitation incontrôlable.
Face à cette effervescence, le jeune Aliocha oppose sa sérénité, sa certitude de la présence, en l'homme, de quelque chose de bon, et son absence totale de jugement envers autrui. Aliocha est "un ange", le symbole de la rédemption possible de l'individu, la preuve que même si l'on est un Karamazov, doté a priori d'une hérédité qui prédestine à la bassesse et à la débauche, on peut contrer cette malédiction.
Ivan, quant à lui, taciturne et sérieux, en proie lui aussi au questionnement, mais à un questionnement plus vaste, plus existentiel que Dmitri, cherche des réponses sur la piste théologique, oscillant entre scepticisme et foi latente.
Autour des trois frères et du père Fédor, être répugnant, de mauvaise foi, sans morale, orbite une myriade de personnages secondaires, chacun ayant sa place dans le vaste édifice que constitue l'intrigue.
Entre tous ces protagonistes se nouent des rapports complexes, menant à des situations parfois inextricables, à des malentendus souvent lourds de conséquences.
Il y a, dans l'outrance de certains héros, dans le caractère inéluctable de certains événements, une sorte de théâtralité qui dote le roman d'une grandeur tragique, et lui confère un rythme enlevé.
C'est pourquoi, en dépit de sa longueur et de la complexité de certains passages quelque peu rhétoriques, je ne me suis pas ennuyée une seconde au cours de cette lecture riche et vivante.
Bon, je crois qu'il faudra bien qu'un jour je lise "L'idiot", et "Crime et châtiment", et "Le joueur", et...
BOOK'ING
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[Les Frères Karamazov | Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski] |
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Laudateur
Sexe: Inscrit le: 29 Fév 2008 Messages: 1599 Localisation: Quimper
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Posté: Mar 04 Aoû 2009 18:07
Sujet du message: [Les Frères Karamazov | Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski]
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Commentaires : 0 >> |
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J'ai lu ce livre avec un grand plaisir, si bien que quand j'ai lu la note de Dralibor, j'ai cru que c'était moi qui l'avait écrite. Dites pas que j'exagère, c'est vrai - et c'est en raison de ma mémoire de poule. Du coup, moi qui me rappelait pas avoir fait la note de ce livre terminé il y a 2 semaines, je me suis dit : tiens, j'ai fait la note, je m'en rappelais pas. Donc j'ai répondu à une question qui ne m'était pas destinée (question sur le traducteur). N'importe quoi je vous dis!
M'enfin, ce livre c'est une mine d'or. Si je le compare à l'idiot, ben je ne peux pas le comparer. J'avais bien aimé l'idiot, mais je n'avais pas trop compris toute l'histoire. Certains mystères russes m'avaient interpellés mais globalement, si je sentais le talent de Dostoïevsky, je ne le pénétrais pas du tout. Ici, j'ai trouvé un roman très riche, avec de fins personnages, et une bonne dose de la culture orthodoxe russe à laquelle je n'y connais rien. Ce qui m'intéresse et m'interpelle, c'est le fatalisme russe lié à la fierté. Souvent, des phrases telles que "cette manière de penser n'est pas russe", ou "nous les russes savons que" sont assez intéressantes pour montrer le décalage entre le russe (de l'époque) et l'occidental. Ca, ça me plaît.
Mais l'histoire en elle-même est une bombe! La vision du monde de l'écrivain est vraiment exceptionnelle dans la littérature. J'aime la manière dont il amène le message de l'Evangile dans les histoires de ses personnages, ainsi que tous ses doutes. J'aime son approche de la mort, de la souffrance, mais aussi de l'espérance qui en découle.
Ce que je n'ai pas aimé, c'est la préface de Sigmund Freud. Ca m'a tellement barbé que je n'en ai lu que la moitié - et encore je me suis trouvé courageux. Et complètement inintéressant. Mais rassurez-vous, si cette préface fait partie de l'édition, elle ne fait pas partie de l'oeuvre!
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[Les Frères Karamazov | Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski] |
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Message |
Drallibor
Sexe: Inscrit le: 14 Déc 2007 Messages: 520
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Posté: Sam 05 Avr 2008 12:22
Sujet du message: [Les Frères Karamazov | Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski]
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Commentaires : 3 >> |
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Je m'attaque régulièrement à des monuments de la littérature mondiale, quitte à y passer du temps pour en apprécier les finesses, en assimiler les enjeux... Ce fut le cas l'année dernière pour Le Rouge et le Noir, Le Comte de Monte Cristo... Les frères Karamazov, c'est tout de même un sacré morceau et je voulais profiter de mes dernières semaines en région parisienne avec mes 2h de transports quotidiens pour avaler ses presque 1000 pages.
On peut vraiment parler de monument de la littérature mondiale en raison de l'écriture, de la profondeur de la réflexion et de l'histoire en elle-même.
Toute traduction altère nécessairement le texte en opérant des choix. Elle est dépendante du traducteur, qui est en quelque sorte un nouvel auteur, et de sa proximité à l'auteur, au texte. Elle est liée aussi à l'époque de rédaction du texte et à celle de la traduction. Cepandant, si la matière première elle-même est de piètre qualité, tout bon traducteur ne peut en faire un joyau littéraire. Dans le cas présent, le traducteur est contemporain du texte. Il apporte quelques notes qui appuient ses choix tout en essayant de nous faire passer les implications de la langue. En effet, il s'agit bien d'un roman russe, dans lequel la langue russe est fondamentale. Mais on perçoit immédiatement la qualité de l'expression et le niveau recherché par l'auteur. D'une certaine manière, ça ralentit la lecture car on ressent le besoin de ne rien manquer. Par contre cette lecture lente est un réel plaisir.
L'histoire est aussi un prétexte pour aborder de nombreux sujets cruciaux de l'époque mais qui restent contemporains en enrichissant notre réflexion. Si le thème principal est le paricide, l'auteur réfléchit régulièrement sur la religion et l'athéisme qui se développait à l'époque (fin XIXè), dépeint la bourgeoisie russe de province (qui sera un des foyers des révolutions de 1905 et 1917), le fonctionnement de la justice par rapport au contrat social... Quelques textes sont de très grands morceaux de réflexion et m'ont profondément marqué : l'histoire du grand inquisiteur, le réquisitoire et la plaidoirie lors du procès...
Enfin, le déroulement du roman en lui-même le range dans la grande tradition romanesque russe. Les épisodes s'enchaînent de manière très précise et ont tous un rôle tant du point de vue de l'intrigue "policière" (car c'en est bien une finalement) que des thèmes abordés par Dostoievski.
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[Les Frères Karamazov | Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski] |
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Message |
Romi
Sexe: Inscrit le: 03 Aoû 2006 Messages: 130 Localisation: Valenciennes
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Posté: Lun 23 Avr 2007 4:21
Sujet du message: [Les Frères Karamazov | Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski]
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Commentaires : 6 >> |
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Premier "readalong" pour moi, ce fut un plaisir de lire en commun... D'autant plus avec ce roman d'un grand auteur russe :)
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[Les frères Karamazov | Fedor-Mikhaïlovitch Dostoïevski] |
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Message |
elisala
Sexe: Inscrit le: 09 Mar 2006 Messages: 786 Localisation: Paris, idf
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Posté: Dim 10 Déc 2006 20:28
Sujet du message: [Les frères Karamazov | Fedor-Mikhaïlovitch Dostoïevski]
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Commentaires : 5 >> |
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Un livre plein de passions... un peu trop parfois, peut-être: des émotions exacerbées, des réactions délirantes, des amours qui se déchirent, des réflexions philosophiques enflammées.
Le tout dans un style parfois un peu long, à coup de monologues ou de discussions sans fin.
Malgré tout, intrigue et personnages intéressants, avec de l'humour.
Une impression mitigée, donc, mais je suis finalement assez satisfaite d'être venue à bout de ce classique.
(à noter qu'il a été lu de façon fractionnée, ce qui ne facilite pas la compréhension de l'intrigue ni la clarté du ressenti ; la bonne impression finale donne d'autant plus de mérite à ce livre)
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