Pour moi, ce tome 2 est l'aboutissement de ce roman en tant que chef d'œuvre, aussi bien au niveau stylistique que des idées. Effectivement les longs discours sur la philosophie de l'Histoire marquent profondément le texte. Les déboires des armées (françaises autant que russes) ou les malheurs des familles riches sont presque des pauses "respiratoires". Tolstoï n'avait pas choisi le cadre historique pour rien. S'il avait voulu produire un grand roman d'amour entre les familles Rostov et Bolkonski, il aurait pu se placer dans une période beaucoup plus calme. Il s'agit bien d'un grand roman historique à visée universelle.

Le livre début par la bataille de Borodino aux portes de Moscou (où Tolstoi développe sa théorie selon laquelle les évènements surviennent non de la volonté de plusieurs hommes fussent-ils Napoléon ou Koutouzov, mais de la masse des individus). La dernière partie, sous forme de thèse, est trop longue.

Je l'ai re-relu (cet exemplaire commence à s'en fatiguer) avec autant de plaisir.

Voilà, l'épopée s'achève et je suis bien contente d'avoir trouvé le temps (et parfois le courage) de m'attaquer à un tel monument de la littérature car c'était un bon roman et il aurait été dommage de passer à côté...

J'ai trouvé ce second volume moins intéressant que le premier à cause des trop nombreux passages consacrés aux batailles et à la tactique militaire. En outre, j'ai détesté l'épilogue, qui écorné la tendresse que j'avais pour certains personnages et qui se sont mis soudain à me décevoir. Et puis le très long passage final sur l'Histoire, son utilité et ses ressorts, était sans doute passionnant pour les historiens mais personnellement, je suis passée à côté et j'ai fini par abandonner parce que trop, c'est trop...
Il n'empêche que, ces petits désagréments mis à part, j'ai aimé "Guerre et Paix" !