Nous sommes en Espagne, sous le règne de Philippe ll. Maria, dont la mère est morte, vit misérablement dans un village perdu de la montagne ,avec son père et sa tante Lucia. Le jour où elle devient pubère, ils lui révèlent un terrifiant secret: elle ne s'appelle pas Maria mais Aïcha; son père ne s'appelle pas Francisco mais Omar; le Dieu qu'elle a appris à honorer n'est pas celui de ses ancêtres; elle devra maintenant apprendre à le connaître mais en cachette. Ils sont Morisques, convertis de force, mal vus des vieux-chrétiens; le moindre faux pas peut les conduire sur les bûchers de l'inquisition, ou à la déportation sur les côtes de Barbarie. Peu de temps après, arrivent les marchands d'esclaves...
Je n'ai pas aimé que les fantômes interviennent dans le récit, mais l'auteur voulait probablement bien marquer " qu'il n'y a pas de secret" . Dans les moments terribles de sa vie, Maria implore à la fois le Dieu des chrétiens et celui de ses pères, et les renvoie dos à dos: aussi indifférents- ou cruels- l'un que l'autre.
C'est un roman très original, très fort, au langage cru. Il a pour cadre l'époque de persécutions qui a précédé la déportation massive des Morisques, ce génocide dont je n'avais jamais entendu parler.
C'est un livre dont on se souvient. je suis contente de l'avoir lu.