Curieux livre que ce dîner de moules. Un huis clos autour d'un repas. La mère, le fils, la fille attendent le retour du père, tyran domestique. La fille raconte la famille. De très longues phrases ne nuisent pas au récit et alourdissent l'ambiance pesante qui prend cependant des côtés drôles. La courte longueur de ce texte le rend plus accessible.
[Le Dîner de moules | Birgit Vanderbeke, Claire de Oliveira]
La mère et les deux enfants attendent le retour du père. Le silence est pesant. Très vite le retard du père tourne au malaise. La narratrice (la fille) en profite pour nous dépeindre la relation que chacun entretient avec cet homme absent, cette figure paternel largement dictatorial, ce rôle du mari plus qu'imparfait, débordant plus d'une fois dans le mépris total. Mais tout cela est emprunt d'un humour très acerbe, les phrases piquent là où ça fait mal.
Le style d'écriture passe sans indication de la narration intérieure à la retranscription de dialogues ; le rythme est rapide, tout s'emmêle et surtout tout converge vers une même chose : la démolition du père.