Quel bel ennui! Que dire de plus, que décrire de moins, quant rien vaut tout, ou le contraire? Les phrases s’enchaînent, sans saveur, sans intérêt. J’ai à peine remarqué les points qui les ponctuaient; ils n’avaient même pas la force des virgules, qui ont pour vocation de compléter, de préciser, de séparer une idée d’une autre, d’alimenter, de renchérir, d’augmenter, que sais-je encore. Cela procure l’occasion d’accélérer la lecture monotone, monocorde à se pendre. Ou bien y avait-il trop, de compléments, justement, pour transmettre l’ennui profond. Le lecteur est piégé. "J’avance vite, le bouquin n’est pas bien épais, j’irai donc jusqu’au bout de l’ennui, tant qu’à ne rien faire". L’auteur se permet de tutoyer le lecteur, mais sans ne jamais réussir à le réveiller pour autant. Qu’il se débrouille tout seul cette fois-ci, avec son histoire à dormir debout. Ecrire sur le rien, sur le tout m’est égal, n’est pas chose facile. Certains y arrivent pourtant sans s’en donner l’objectif. Autant qu’il soit atteint intentionnellement me direz-vous. Moi, je m’en fous, cela m'est complètement indifférent, pourvu qu’il ne recommence pas.
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