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Les notes de lectures recherchées

4 livres correspondent à cette oeuvre.

Il y a actuellement 2 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).

Notation moyenne de ce livre : (3 livres correspondant à cette oeuvre ont été notés)

Mots-clés associés à cette oeuvre : ecrivain, maladie, secret, sida, sida homosexualite mort souffrance maladie intellectuel, trahison

[A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie | Hervé Guibert]
Auteur    Message
amiread1



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 16 Mar 2007
Messages: 812
Localisation: Chateaudun

Posté: Jeu 03 Sep 2009 23:56
MessageSujet du message: [A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie | Hervé Guibert]
Commentaires : 0 >>

J'ai attendu pas mal de temps pour lire ce livre. Une opportunité de vide-grenier m'en a offert l'occasion. (50 ctmes l'édition originale chez Gallimard).
Livre à la fois très fort,touchant,humain,déchirant, et aussi souvent énervant,agaçant,déstabilisant...
On connait l'histoire. Intitulé "roman" ce livre est en fait un journal travesti avec des "clefs" très déchiffrables...
Hervé Guibert relate jour après jour, ou presque, la progression de sa maladie ; leucocytes,T4,T8,AZT,transfusion... tout y est minutieusement décrit, rien n'est occulté. Et ce fameux ami qui des Etats-unis doit lui rapporter le médicament sauveur, et qui ne le fera pas...

"Je finis mon livre le 20 au matin. Je plongeai dans l'après-midi en avalant ces deux gélules bleues que je me refusai à prendre depuis trois mois. On distinguait sur leur capsule un centaure avec une queue fourchue qui lançait la foudre, le médicament était rebaptisé Retrovir, vade rétro Satanas".

Mais aussi un livre agaçant. Avec toujours son style supérieurement élégant Hervé Guibert en rajoute un peu dans la provoque ; c'est sans doute dû à mon éducation petite bourgeoise catho que je ne peux supporter l'étalage, que je juge déplacé et déplaisant, de rapports intimes décrits au scalpel : " Mais non j'avais pris soin de remettre une nouvelle capote à Jules avant chaque pénétration du jeune homme qu'il déflorait, et je me retenais de ne pas jouir dans la bouche du Poète, car sucer une bite était apparemment ce qui excitait le plus ce petit hétéro...etc..etc. " Dans Houellebecq pas de problème, c'est un roman ; ici non. Et voila comment notre socièté se drogue à la transparence, à une vision pannoptique de la vie ; Guibert (le pauvre en bouc émissaire ! ) puis Closer, Voici,Gala, puis Secret story et consorts... (L'on peut me retorquer : et Sade alors ? oui mais combien de gens lisaient Sade à l'époque ? l'Elite simplement ).
Et puis (je suis désolé d'éreinter un peu...) , que de gens désoeuvrés dans ce milieu de Happy few ; l'on voyage beaucoup, New-York, Lisbonne, le Japon, la Toscanne, et puis Rome, Rome ou réside une partie de l'année l'auteur. On ragote beaucoup aussi.
La chair est triste et j'ai lu tous les livres. Baudelaire je crois ?
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[A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie | Hervé Guibert]
Auteur    Message
Swann



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 19 Juin 2006
Messages: 2640

Posté: Dim 11 Nov 2007 10:01
MessageSujet du message: [A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie | Hervé Guibert]
Commentaires : 0 >>

Premier volume d'une trilogie où Hervé Guibert, à l'époque pionner du genre qui fait florès aujourd'hui, raconte la diminution spectaculaire de ses T4 ("keepers"), dus à la progression du virus du SIDA.
J'ai eu du mal à accrocher au début : le récit n'est pas linéaire, on n'a pas affaire à une sorte de journal intime remanié, ce qui rend les faits à la fois plus intéressants à suivre mais en même temps les causalités et les conséquences sont un peu floutées. Il joue à saute-moutons dans les années 80, deux années en avant, une en arrière, trois en avant, cinq en arrière... Cela accroît, intentionnellement, je pense, la difficulté à comprendre quand Hervé Guibert, comme les autres amis séropositifs du récit, ont su, compris, appris, nié, accepté, révélé qu'ils étaient "infectés". Certains, des contaminés de la première heure, ont dû se débattre avec toutes les imbécilités et idées reçues des débuts sur le "cancer qui ne touche que les homosexuels" (pain bénit pour les fondamentalistes), la sueur contaminante, etc.
La question "mais qui est cet ami qui n'a pas sauvé l'auteur ?" traîne dans la tête pendant presque toute la durée du livre : Muzil ? Jules ? Bill ? Marine ?... le thème de la trahison est filé de chapitre en chapitre, tous pourraient l'être... avant de trouver sa réponse dans les dernières pages, d'une façon bouleversante.
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