Certaines de ces nouvelles sur les variations mère-fille m’ont parues excellentes, alors que d’autres m’ont peu touchées. Un commentaire que je fais pour presque tous les recueils de nouvelles, sauf ceux que je n’aime pas et qui me laissent indifférentes!

Celles que j’ai aimées sont celles qui reflètent le quotidien : l’ado dont la mère accompagne un voyage scolaire, celle dont la mère est gravement malade, et la mère qui se met à soupçonner un inceste père-fille (d’où la contrepèterie du titre). « Qui reflètent le quotidien » n’est probablement pas le bon qualificatif d’ailleurs, mais ces nouvelles me semblent mettre en lumière une certaine vérité des relations mère-fille.

En revanche, les nouvelles aux sujets les plus extrêmes m’ont moins plues (l’infanticide, le matricide, ou l’adultère belle-mère/beau-fils). Peut-être un peu trop cruelles et malsaines à mon goût.

Recueil de courtes histoires tournant toutes autour de relations parents-enfants, disons, pas faciles faciles, voire carrément problématiques ; il s'agit en particulier de relations mère-fille, toutes tordues, soyons claire.
J'ai un peu eu l'impression que l'auteure voulait en quelque sorte exorciser certaines de ses angoisses via l'écriture, en montrant tout cru tout nu des délires névrotiques. C'est ma foi efficace dans l'horreur, bien écrit, mais ça ne me laissera pas un souvenir des plus joyeux : les névroses, ça va bien 5 mn, hein. Il y a sans doute un brin d'humour dans tout ça, mais pour le coup, je ne devais pas être dans le bon état d'esprit quand j'ai lu ce livre, et je n'ai pas rigolé.

Des nouvelles courtes et chocs !!
Claire Castillon n'est pas un écrivain qui fait "dans la dentelle" c'est rude mais réaliste et très bien écrit.

Des nouvelles brèves et au vitriol sur les rapports entre mère et fille. Claire Castillon a tout simplement beaucoup de talent. Elle fait mouche presqu'à chaque coup porté et on peut dire qu'elle n'y va pas de main morte !

Des nouvelles racontant des mères et leurs filles, ou des filles et leurs mères, écrites à la première personne.

Des situations touchantes, d'autres horribles, certaines très éprouvantes, ou trop réelles...

En tout cas un livre qui vous saisit, et qui force presque l'admiration.

A lire, absolument

(par contre, je ne sais pas comment ma mère le prendrait si je le lui offrais! j'espère qu'elle n'y verrait aucun sous-entendu!)

J'ai beaucoup aimé ce livre.

Résumé :
Ma fille est ma meilleure amie; mon père n'est pas méchant, maman; arrange-toi, tu es déguisée; ma mère est bête; ma fille est idiote; j'aime encore mieux que mon mari me trompe avec notre fille; ma fille est née dans une rose mais périra dans le chou; ma mère a un cancer, elle m'énerve; ma mère se laissait tellement aller qu'elle est morte.
Quand les tête-à-tête entre mères et filles deviennent autant de raisons de vivre ou de mourir.

Mon avis :
Percutant ! A lire absolument.
Il s'agit d'un recueil de nouvelles ayant pour sujet la relation mère-fille. Enfin je devrais dire les déviantes de la relation mère-fille. C'est un livre très dur, ces nouvelles prennent vraiment aux tripes et laisse souvent une impression de malaise, mais c'est très bon.

On dit souvent que les japonais ont l'art et la manière des nouvelles glacées et effroyables ... mais c'est faire bien peu de cas de ce recueil d'une vingtaine de très courtes nouvelles (quelques pages chacune) de Claire Castillon : Insecte.
Des histoires d'amour/haine mère/fille où la mère est beaucoup, beaucoup trop prenante, incestueuse ou insecte-tueuse ...
De formidables portraits de femmes aussi. Où se dessinent, en creux, quelques hommes, trop souvent partis en voyage ...
Une écriture féroce, cruelle, sans concession, qui dérange souvent et lorsqu'on rit, parfois, on rit jaune ...
Au moins, l'avantage avec les japonais, c'est que l'exotisme, même de façade, nous permet de nous tenir à distance respectueuse en cas de besoin. Mais ici pas de faux-fuyant ...
Claire Castillon joue habilement de nos émotions et dans ses courtes nouvelles, possède au plus haut point l'art de nous retourner comme des crêpes puisque chacun sait bien que l'amour peut cacher la haine, qu'après le rire viennent les larmes, que derrière le bonheur se terre le désespoir, et que la haine peut finalement ramener à l'amour.
Chose peu fréquente, il n'y a rien à jeter dans ce recueil de quelques vingt nouvelles, même courtes : toutes sont d'égale tenue et leur unité de ton est du meilleur effet, à condition de ne pas dépasser la dose maximum de 2 ou 3 nouvelles par jour, car au-delà, des effets indésirables peuvent se manifester.
Un livre ressurgi au hasard d'un rangement de notre bibliothèque et qui a de bonnes chances de figurer sur le podium de notre best-of 2007.

[...] Elle m'énerve avec son cancer, elle n'a pas idée. On lui a d'abord prescrit quelques rayons, ça ne devait pas être méchant. Finalement, on lui a fait neuf chimio-thérapies. À force de s'écouter, comme dit papa, elle a laissé s'installer la maladie. Du coup, elle n'a plus un cheveu sur la tête et sa perruque la démange, alors souvent elle la retire, on lui a dit que ça nous choquait un peu parce que son crâne chauve est gênant, mais elle la retire quand même. Pour rire on l'appelle Tête d'Oeuf, Yul Brynner ou Bille de Noix. Le maquillage ne prend plus sur son teint jaune, mais elle s'acharne, alors elle en met trop, et l'autre jour, alors que je l'avais accompagnée faire quelques pas dans le jardin de l'hôpital, j'ai entendu quelqu'un dire Le travelo arrive, alors pour plaisanter je lui ai conseillé de se faire embaucher dans un cabaret. Mais ça ne l'a pas fait rire, j'ai été obligé de préciser que c'était de l'humour, oh là là, un peu de recul à la fin.

Ce sont dix-neuf courtes nouvelles à l'écriture rapide et acérée et dont le thème est la relation mère-fille. Ces histoires sont très crues et cyniques mais l'humour tempère parfois leur dureté et elles dégagent surtout un immense besoin d'amour. Mais celui-ci passe souvent quelques millimètres à côté ou bien est exprimé dans la folie, le désespoir et la mort. L'incompréhension règne en maître. C'est en même temps magnifique et désespérant.

Ca, on peut dire que Claire Castillon maîtrise l'art de la douche froide ! Elle parvient à rendre aimable la plupart de ses personnages, aussi fêlés qu'ils soient, et on se laisse emporter dans leur névrose jusqu'à la chute, souvent glaçante... C'est pour le moins perturbant.
La nouvelle que j'ai préférée, c'est "rupture", parce qu'elle est subtile et s'éloigne justement de ce schéma qu'on retrouve un peu trop systématiquement...

Et au final, je me trouve plutôt pas mal, comme fille et comme mère :-)))

Féroce et fascinant

Pfiou, c'est ravageur ces nouvelles-là. Bien écrit, un style incisif pour des histoires très courtes. Des tranches de vie intime, de monologues intérieurs, de dialogues morbides, les coups reçus et donnés et l'abandon presque total parfois de la moindre parcelle de tendresse et de respect. Le sentiment d'humanité au fond du puits.