17 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 10 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
Mots-clés associés à cette oeuvre : accident, accident enfants car, avocat, culpabilite, deuil, drame, enfance, enfant, etats-unis, famille, handicap, inceste, litterature americaine, litterature contemporaine, mort, remords, remors, responsabilite, secret, verite
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[De beaux lendemains | Russell Banks, Christine Le Boeuf...] |
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[De beaux lendemains | Russell Banks, Christine Le Boeuf...] |
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[De beaux lendemains | Russell Banks] |
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[De beaux lendemains | Russell Banks] |
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Message |
C-Maupin
Sexe:  Inscrit le: 06 Mai 2006 Messages: 1917
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Posté: Mar 28 Sep 2010 14:07
Sujet du message: [De beaux lendemains | Russell Banks]
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Commentaires : 1 >> |
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Commentaires de Gérard :
Un très bon roman sur plusieurs plans. Tout d'abord cette façon originale de présenter ce drame selon quatre points de vue très différents, puis, le style qui rend excellemment la pudeur de certains personnages et les excès de certains autres. Enfin, le problème très actuel qui est soulevé : comment trouver des responsables à tout prix pour tout ce qui arrive d'imprévu.
L'atmosphère insupportable (aussi bien la douleur des parents et la difficulté à survivre de l'adolescente qui reste handicapée, que le caractère odieux des journalistes) est très bien rendue.
Peut-être ai-je moins apprécié l'introduction des problèmes personnels de l'avocat avec sa fille, même si, à la rigueur, on peut considérer qu'il s'agit d'une part de motivation de son comportement…
À lire !!
et de C-Maupin :
entièrement d'accord !
J'ai aimé tous les livres de Banks que j'ai lus (affliction, sous le règne de Bone, pourfendeur de nuages, american darling, l'ange sur le toit) mais, pour l'instant, celui-ci est celui que je préfère.
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[De beaux lendemains | Russell Banks] |
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Message |
Max
Inscrit le: 10 Aoû 2006 Messages: 403
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Posté: Mer 14 Oct 2009 17:52
Sujet du message: [De beaux lendemains | Russell Banks]
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Commentaires : 0 >> |
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Ce livre-là est de ceux que l'on lit d'une traite, en retenant son souffle, le cœur serré, partagé entre douleur et fascination.
C'est l'histoire d'un fait divers, un drame qui touche Sam Dent, petite bourgade au nord de l'état de New York : par un matin d'hiver, le bus de ramassage scolaire a glissé sur la neige, est tombé dans le ravin, et a sombré dans le lac gelé. De nombreux enfants ont péri, plongeant la petite ville dans la stupéfaction et l'affliction.
Les réactions de la petite communauté sont rapportées par les récits de quatre acteurs principaux. Il y a d'abord Dolorès Driscoll, la conductrice du bus accidenté, femme vaillante et généreuse, choquée par cette catastrophe. Vient Billy Ansel, le père inconsolable de deux des enfants morts. Ensuite, Mitchell Stephens, un avocat new-yorkais poursuivant avec hargne les éventuels responsables de l'accident (et qui se venge ainsi des déficiences de sa propre vie). Et enfin Nicole Burnell, adolescente promise à tous les succès, qui a perdu l'usage de ses jambes et (re)découvre ses parents avec une lucidité nouvelle empreinte de cynisme. Et pour chacun, la question obsédante de savoir qui est responsable ?
« Un chien – c'est un chien que j'ai vu, j'en suis sûre. Ou que j'ai cru voir. Il neigeait déjà assez fort à ce moment-là, et dans la neige on voit parfois des trucs qui n'existent pas, ou pas vraiment, mais on risque aussi de ne pas en apercevoir qui existent bel et bien alors, bon Dieu, quand on devine quelque chose, on régit à tout hasard, pour plus de sûreté, si vous comprenez ce que je veux dire. Ça, c'est ma formation de chauffeur, et en plus c'est mon tempérament de mère de deux grands fils et d'épouse d'un invalide ; comme ça même si je me trompe, au moins suis-je du côté de l'ange. »
À travers ces quatre témoignages, Russel Banks nous mène, avec pudeur, sans voyeurisme ni misérabilisme, au plus près de la souffrance de ses personnages : « Pour nous, avant l'accident, il y avait la vie, la vraie vie, la vie réelle, si moche qu'elle ait pu nous sembler, et rien de ce qui a suivi l'accident n'offre avec elle la moindre ressemblance ».
Ces quatre voix nous font connaître quatre visions différentes mais complémentaires du drame et, entre les lignes, dans ce qui est tu, et dans la confrontation des points de vues, émerge la vérité. A savoir que la souffrance est intime et personnelle et que tous, au bout du compte, sont désespérément seuls.
Au-delà, c'est également le portrait de toute une communauté qui est brossé, celui d'une Amérique lower middle class, une Amérique de gens modestes, aux vies étriquées, marquées par la spirale du malheur. Car ce drame, aussi tragique soit-il, n'est qu'une douleur supplémentaire ajoutée à l'horreur de leurs vies déjà maintes fois brisées.
Le pessimisme de Russel Banks, entre accablement et désenchantement, a de quoi déranger. Pourtant, sans scènes larmoyantes et sans aucun pathos, il parvient à l'émotion, à l'empathie. La gravité du propos, porté par un style subtil et direct et la sobriété de l'écriture, fait de ce récit une évocation réaliste empreinte d'humanité.
le cri du lézard
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[De beaux lendemains | Russell Banks, Christine Le Boeuf...] |
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[De beaux lendemains | Russell Banks, Christine Le Boeuf...] |
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Message |
parsifal
Sexe:  Inscrit le: 16 Sep 2007 Messages: 457 Localisation: Belgique
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Posté: Sam 01 Mar 2008 16:19
Sujet du message: [De beaux lendemains | Russell Banks, Christine Le Boeuf...]
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Commentaires : 0 >> |
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La douleur racontée dans ce livre est comme une série de coups de stylet au coeur qui semblent ne jamais cesser. La trame est un cheminement tortueux qui n’arrête pas de descendre dans les profondeurs du drame. Pourtant…Pourtant le livre se lit dans un seul souffle, nous touchant dès le commencement, il est réel, palpable, très… très caractérisé.
Il y a souvent des écrivains dans lesquels il est difficile d’entrer, comme dans une paire de souliers neufs mal assortis. Russell Banks n'est absolument pas un de ceux-ci On entre dans son écriture comme dans un film. Les images évoquées de ses descriptions et de ses dialogues sont de suite très limpides, sans équivoque. Il nous montre, dès le début, l'événement tragique qui imprègne tout le roman (un autobus de l'école chargé d'une entière génération d'enfants du pays subit un accident d’où seules quelques personnes en sortent vivantes) et qui est narré en cinq parties, par les protagonistes même de cedit évènement.
Il semble vraiment incroyable comme Banks réussisse à glisser de douleur en douleur sans apparaître jamais une seule fois pesant. On parle d'hommes qui perdent leur femme et peu après leurs fils dans l'accident ; on parle d'un avocat qui cyniquement cherche à impliquer les parents des victimes dans un procès pour dommages et intérêts contre des inconnus et entretemps, on trouve une fille terriblement accro aux drogues et ensuite atteinte du sida ; on parle aussi d’une ado qui survit à l'accident mais paralysée et on découvre son enfance d'abusée en famille…
Lus comme ceci ça semblerait être une série d'évènements mis exprès pour noircir une trame qui, au contraire, se révéle blanche et uniforme comme la neige qui recouvre presque éternellement le pays dans lequel se déroule l'action.
Un livre qui arrache l'âme mais auquel on s’attache, un livre qui ouvre des portes que nous sommes habitués à tenir fermées pour prendre en main nos peurs et les guider dans un moule de normalité dont on ne se rend pas compte. La vie est difficile, pour tous, toujours.
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[De beaux lendemains | Russell Banks] |
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[De beaux lendemains | Russell Banks, Christine Le Boeuf...] |
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