C'est l'Italie qui, je crois, a inventé le "slow food" en réaction aux "fast food". Laurent Gaudé, s'il ne l'a pas inventée, est un maître en écriture lente, et dans cette région de l'Italie qui s'appelle "Les Pouilles", qui fait face à l'Albanie, il raconte au pas lent de l'âne, l'histoire des Scorta, une famille où l'on est un peu voleur ou contrebandier, meurtrier aussi quelque fois mais où l'amour du pays vous pousse à faire grandir votre âme, si du moins le diable ne vous l'a pas enlevée. Ce fut pour moi une lecture agréable même si j'ai trouvé que l'histoire manquait tout de même un peu de piment : le roman débute avec des personnages haut en couleurs dans un paysage rugueux, et glisse doucement vers une douce banalité avec des personnages bien-pensants qui se fondent peu à peu dans une modernité apaisée, une carte postale aux tons pastels presqu'un peu trop jolie.

La lignée des Scorta est née d'un viol et du péché. Maudite, méprisée, cette famille est guettée par la folie et la pauvreté. A Montepuccio, dans le sud de l'Italie, seul l'éclat de l'argent peut éclipser l'indignité d'une telle naissance. C'est en accédant à l'aisance matérielle que les Scorta pensent éloigner d'eux l'opprobre. Mais si le jugement des hommes finit par ne plus les atteindre, le destin, lui, peut encore les rattraper.
Un récit fabuleux! On suit avec passion l'histoire de Rocco et de ses trois enfants, leur soif de vivre, leur chaleur nous gagne et nous transporte, on ressent le Sud de l'Italie et l'attachement viscéral à cette terre aride.
On ne peut sortir indemne d'une telle lecture.
Cette oeuvre est incontournable!

Une lecture très sympa.
Cf. note de lecture sur mon blog.

L’histoire d’une famille d’Italie du sud sur plusieurs générations. Famille maudite par le village puis aidée et soutenue. Il se dégage dans ce livre l’âme de la famille Scorta. J’ai beaucoup aimé ce livre plein de soleil d’Italie.

Je viens de relire avec plaisir ce livre avant de m'en séparer.
Le paysage est aride , hostile : "La chaleur du soleil semblait fendre la terre" .." la terre était condamnée à brûler" et les hommes y survivent:

"Il faut se débrouiller, Donato...Ne te laisse pas dire ce qui est illégal, interdit ou dangereux. La vérité c'est qu'il faut nourrir les siens et c'est tout."
Au fil des générations "Rien ne rassasie les Scorta" "Anna était une Scorta, ...elle connaissait et partageait la vielle soif des Scorta, cette soif qui avait été leur force et leur malédiction ...Elle choisissait la lignée des mangeurs de soleil...Le désir éternel de manger le ciel et de boire les étoiles."

Le lecteur suit la destinée tragique d'une famille "maudite" à travers plusieurs générations dans un petit village de l'Italie du Sud, à Montepuccio.
Village de caractère où le soleil brûle plus qu'ailleurs les corps et les esprits.
Leur nom, les SCORTA.
Chaque individu la composant aura à cœur de défendre son nom et sa lignée pour ne pas être considéré comme un paria.

"Les SCORTA sont fait pour la sueur"

Laurent Gaudé nous offre un très beau récit aux accents poétiques qui tantôt berce le lecteur (par la simplicité et la beauté du cadre de vie) et tantôt le frappe à cœur lorsque les âmes s'égarent dans les méandres de la conscience (mauvaise ?).

Un livre qui me marquera longtemps.

Prix Goncourt 2004.

Des les premieres pages du livres j'ai été séduite par le style et l'histoire.Un livre plein d'humanité et de chaleur .Une chaleur que l'on retrouve aussi bien dans le coeur des Scorta que sous le soleil écrasant de la region des Pouilles en Italie.Un agréable moment de lecture.

Un très bon roman, que Laurent Gaudé a mené de main de maître.
Une saga au pays de la terre sèche et brûlante, l'Italie du sud, les Pouilles exactement.
Un siècle de la vie d'un village qui vit sous l'ombre tutélaire du premier des Scorza, Rocco, lequel donnera par l'exemple du bandit qu'il fut, une direction à sa famille.
Une famille va s'établi autant par l'accaparation, le profit illégal, que le code d'honneur sourcilleux.

Ce livre nous fait réfléchir sur la vie ,les vies qui se succèdent de génération en génération.Notre destin est-il tracé?
Le viol est à l'origine de la famille Scorta et on sait que cet acte va générer toute l'histoire. Rocco, d'abord, qui naît de ce viol, est un être violent, taciturne, qui sème la terreur dans la région et n'a aucune compassion pour personne, même pour La Muette, son épouse, pour ses 3 enfants qui vont vivre pauvrement, misérablement par sa faute mais qui vont traverser des épreuves qui vont les unir…
Laurent Gaudé a employé des mots simples sur des situations tragiques

J'ai aimé l'écriture, la force des mots, puis, j'ai aimé cette famille.
On sent dans ce livre toute l'Italie du sud, l'esprit de famille, le regard des autres, l'appartenance à une terre, à un clan.

J'ai adoré ce livre que m'avait prêté une amie. J'ai racheté un autre exemplaire pour pouvoir en faire profiter d'autres lecteurs.

Avant de lire « Le soleil des Scorta », je me demandais s’il était concevable qu'un auteur français puisse écrire un beau roman sur l’Italie du Sud. Quelle fut ma surprise ! Le livre représente avec réalisme la situation méridionale à ce moment de l'unité de l'Italie et son évolution dans les années. En outre, il transmet à vif au lecteur l'atmosphère qui y règne …..



Deux choses, selon moi, sont bien rendues par ce roman : l’univers familial et le lien avec la terre. Les relations horizontales, les oncles, les marraines : une famille élargie qui, d’ailleurs, n’existe plus. L'Italie du Sud est un lieu unique pour situer une saga.
Ensuite, l'appartenance et l'amour-haine pour la terre, les relations humaines. Pour celui qui reste demeure l'envie constante de partir. Pour celui qui part l'envie éternelle de revenir.

J’ai apprécié particulièrement le soin que Gaudé a prêté au langage ; en effet, alors que la syntaxe est simple, avec une prédominance de phrases courtes, ses descriptions portées par une prose très belle, incisive, arrivent directement au but sans jeu de mots inutiles et offrent, en même temps, certaines envolées qui réussissent à être de la poésie pure.
Molto bello : da legere e consigliare ….

Famille guettée par la folie et la pauvreté, la lignée des Scorta essaie de se racheter par la richesse, mais le destin fini toujours par s'accomplir

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Ce livre est libéré par l'équipe de bibliothécaires du Val d'Orge dans le cadre des Chemins de lecture du 11 au 19 octobre 2008.

Ville et date de la libération : Ste-Geneviève-des Bois - 18/10/2008

Bien.
L'auteur nous transporte en Italie.

Un très beau livre sur la vie d'une famille du Sud de l'Italie. Un roman de vengeance, de destin, d'amour fraternelle, de transmission familiale... j'ai tout simplement adoré !

J'ai un avis très mitigé sur ce livre.
Certaines scènes sont très belles - comme le repas sur le trabucco.
Une certaine sagesse s'en dégage, " Il faut profiter de la sueur[...]quand tu travailles jour et nuit comme un damné, tu vis les plus beaux moments de ta vie."
La chaleur écrasante du soleil de l'Italie du sud au mois d'août est peinte avec beaucoup de poésie.
Malgré tout cela je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, je n'ai pas aimé l'alternance de récits impersonnels et de "confessions", d'autant que le mélange des époques m'a paru sans intérêt et bien que j'aie lu ce livre en deux jours, il m'a paru bien long pour ce qu'il avait à dire.

Une saga passionnante.

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Ce livre est lâché par l'équipe de bibliothécaires du Val d'Orge dans le cadre des Chemins de lecture du 13 au 21 octobre 2007.

Ville du lâcher : Morsang-sur-Orge - Date du lâcher : 13/10/2007

Prix goncourt 2004, ce roman nous fait vivre une histoire qui éveille quelque part en nous une réflexion sur la vie, sur les vies qui se succèdent de génération en génération. Est-ce que notre destin est marqué d'avance et suit-il un chemin tout tracé ? Est-ce que notre vie fait partie intégrante d'autres vies ? Est-ce que tout cela est écrit et que nous n'y pouvons rien ? Vaste sujet où nous entraîne l'auteur... un vrai chef-d'oeuvre de littérature.

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Ce livre est lâché par l'équipe de bibliothécaires du Val d'Orge dans le cadre des Chemins de lecture du 13 au 21 octobre 2007.

Ville du lâcher : Ste-Geneviève-des Bois - Date du lâcher : 16/10/2007

Inoubliable !

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Ce livre est lâché par l'équipe de bibliothécaires du Val d'Orge dans le cadre des Chemins de lecture du 13 au 21 octobre 2007.

Ville du lâcher : Brétigny-sur-Orge - Date du lâcher : 14/10/2007

J'ai longtemps flairé de loin ce livre qui, pour une raison que j'ignore encore, ne m'inspirait pas vraiment. Il a fallu qu'il sorte en livre de poche pour décider enfin de l'approcher d'un peu plus près.

Qu'allait me réserver ce prix Goncourt 2004 ?

Et bien, à ma grande surprise (comme quoi, il ne faut pas toujours se fier à ses intuitions), j'ai vraiment été touchée par cette histoire mais également par les questions sous-jacentes soulevées tout au long du récit : qu'est-ce qui nous appartient en propre, quelle est la part de notre héritage familial dans notre destinée, dans quelles proportions les choix que nous faisons nous appartiennent-ils ? Puis quel bonheur de suivre le parcours des Scorta !
Il s'agit de ma première lecture d'un roman de l'auteur Laurent Gaudé. Le prochain sera certainement "La mort de roi Tsongor". J'espère qu'il me surprendra à nouveau.

Chronique d'une famille pauvre et maudite en Italie du sud sous un soleil implacable. Tout simplement somptueux.

Encore une belle histoire du sud.

Lorsque Pierre Jourde revisite son pays natal (« pays perdu »), sec, aride, lozérien, aux habitations rustres pauvrement meublées par des paysans crasseux, c'est uniquement pour y décrire quelques images dévalorisantes d'habitants peu évolués, dont l'autarcie victimise l'aliénation à d'ancestrales coutumes « légumières ».
Laurent Gaudé, auteur de ce roman, épousant son origine italienne, nous invite chez lui, dans ce pays sud Italien, au sein de sa belle-famille. En toile de fond, se trame l'hospitalité rugueuse des villageois, burinée par les accents silencieux des familles de pêcheurs et de cultivateurs. Les regards inquisiteurs déposés sur le visiteur, l'aguerrissent d'emblée à la morsure des éclats de soleil, aveuglant l'imprudent aux heures chaudes de l'été.

Lorsque Garcia Marquez avec « cent ans de solitude », traverse les générations d'une famille aventurière, conquérant pouvoir et destinée, à force d'intrigue et de pression violente, Laurent Gaudé lui, installe ses personnages sur une chaise, à l'ombre d'un olivier, pour écouter tranquillement la confession d'un Scorta sur le point de partir.
Laurent Gaudé satisfait les désirs de gloire des protagonistes en les réunissant au complet lors d'un banquet mémorable, sur un malheureux ponton en bois « trabucco ».

Si Giono cultive le cinabre ou distille le pastel, Laurent Gaudé crépit de sueur les pierres des murs des petites maisons serrées, offertes aux vent de l'Adriatique.
A l'huile d'olive, mélangée aux pierres des collines sèches, la vie fluide des Scorta trace un sillon invisible, comme sang de rocaille sur les pavés de ce village de pêcheurs (les habitants des Pouilles sont ils des pouilleux, au point d'imaginer qu'une union non approuvée par l'ensemble du village, soit un viol de la loi ?)

Ce soleil brûlant dégusté, par les Scorta est une aventure humaine, si quelconque, dans sa banalité qu'elle en devient poignante. A l'aeil qui scrute l'horizon en quête de vie meilleure, l'écrasante chaleur dilue la volonté du rêveur, et si le mirage des jours nouveaux s'estompe peu à peu, c'est pour mieux apprécier la présence des proches (vivants ou non) qui le retient sans trop savoir pourquoi.
« il faut juste faire de son mieux, puis passer le relais et laisser la place »
La vie du clan Scorta, nous accapare tant par ses non-rebondissement, par sa non-aventure pittoresque, qu'on en oublierai presque qu'il existe une autre vie dans le village de Montepuccio.

Le roman est construit autour d'une somme de petits riens qui soude la famille dans l'existence laborieuse des petites débrouilles en évitant toutefois de se compromettre dans la facile dérive du vieux respect puant de l'homme pour l'or.
Chaque membre du clan n'est rien ; il existe uniquement parce que « le nom des Scorta passe à travers lui ».

Parce que l'insignifiance des êtres, peut se conjuguer avec la magnificence de la terre, la raison garde en mémoire, les bienfaits de ce monde (bertrand-môgendre)

Ce roman est magnifique ! Que dire d'autre sans en réduire la portée...

L'histoire de 1870 à nos jours d'une famille : les Scorta. Poussée sur les terres arides des Pouilles, dans le sud de l'Italie. Une lignée issue du désir de vengeance d'un homme : Luciano Mascalzone et sur un terrible malentendu.

"C'est ainsi que naquit la lignée des Mascalzone. D'une erreur. D'un malentendu. D'un père vaurien, assassiné deux heures après son étreinte, et d'une vieille fille qui s'ouvrait à un homme pour la première fois. C'est ainsi que naquit la famille des Mascalzone. D'un homme qui s'était trompé. Et d'une femme qui avait consenti à ce mensonge parce que le désir lui faisait claquer les genoux. Une famille devait naître de ce jour de soleil brûlant parce que le destin avait envie de jouer avec les hommes, comme les chats le font parfois, du bout de la patte, avec des oiseaux blessés."

Rocco Scorta Mascalzone est ce premier enfant issu du mensonge. Et sa vie, sa richesse accumulée par le vol et la terreur qu'il fait régner sur ces "culs-terreux de Montepuccio" "condamne les Scorta à l'opprobre". Ses enfants devront vivre pauvres et se construire avec la sueur du travail, de la fierté et de la volonté d'appartenir à la famille, d'en être un morceau parmi les autres mais qui jamais n'oublie et n'est oublié par les autres. Les serments, les secrets sont le ferment de cette vie qui de génération en génération continue de souffler au travers des hommes et des femmes qui choisiront l'un après l'autre d'être Scorta malgré tout.

Une écriture magnifique qui décrit avec beaucoup de pudeur ce que les coeurs ont à l'intérieur, qui tient chaud comme le soleil des Pouilles. "Solaire et humaniste".

Un très beau roman sur la vie d'une famille dans les Pouilles (sud de l'Italie). Une ambiance solaire, des secrets, des personnages hauts en couleurs, une écriture soignée... Ce roman a bien mérité son Prix Goncourt, il me semble!

Merci Mostly-Harmless de me l'avoir fait découvrir!