Andromaque ou la tragédie à l’état pur !
Il m’a fallu quelques pages d’acclimatation pour me faire aux alexandrins, mais on est rapidement plongé dans cette pièce de théâtre.
L’histoire est du genre universelle ; si je peux me permettre cette comparaison (non, en fait, je ne devrais vraiment pas, mais c’est parlant !), Andromaque est aux feux de l’amour ce que les romans de Jane Austen sont à ceux de Barbara Cartland. La même trame, le génie et le style en plus !
En gros, Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui ne pense qu’à son défunt mari et au devenir de son fils. La passion pousse les trois premiers aux actions les plus folles (jusqu’au meurtre), mue tantôt par l’amour, tantôt par le désir de vengeance.
Il n’y a qu’Andromaque qui reste pure tout au long de la pièce. Elle vit de nombreux déchirements, se trouvant toujours face à des alternatives à l’issue forcément fatale (le fameux « dilemme tragique »).
On vit avec les personnages leur ascension vers la destruction finale ; on sait forcément que ça va mal se terminer…
Mais bon, la morale est sauve : Hermione et Pyrrhus, les plus ravagés du bulbe dans l’affaire, se retrouvent avec… la pire fin possible ; Oreste, qui cogitait quand même davantage sur le bien et le mal, ses aspirations et ses principes, perd la boule (souvenez-vous, il voit les Furies et leur demande pour qui sont ces serpents qui sifflent sur leur tête) ; quant à Andromaque, bah, finalement… ça paie d’avoir la foi :-)
Bref, une histoire aux ficelles classiques mais parfaites et un style tout aussi remarquable, c’est du grand art et je ne regrette absolument pas cette plongée dans le classicisme.
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