4 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 4 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
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[Les îles | Jean Grenier] |
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Message |
Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1992 Localisation: Nîmes
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Posté: Mer 12 Sep 2007 11:20
Sujet du message: [Les îles | Jean Grenier]
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Le propos de Jean Grenier (1898-1971) est confus. Le narrateur prend d’ailleurs soin de demander au lecteur s’il s’est bien fait comprendre. La lecture de l’inclassable récit de Jean Grenier n’en est pas pour autant heurtée. Les 155 pages défilent au rythme d’une écriture faussement limpide et de courts chapitres trompeusement intitulés : « Les îles Kerguelen » ; « Les îles Fortunées » ; « L’île de Pâques »… Il n’y aura pas de voyage, même imaginaire, dans ces lieux prometteurs. Il s’agira bien plus de rendre intelligibles des concepts philosophiques où les rapports de l’homme à la société, à la nature et à la mort sont esquissés. Il n’est pas difficile de ressentir l’engouement de Camus envers le livre et l'homme (l’auteur de La Peste a l’enthousiasme contagieux dans sa préface de 1959) mais il est plus délicat de le comprendre. La mise à mort du chat Mouloud, au fond d’un sac, dans la quasi indifférence, pour une raison futile, peut faire écho à L’Etranger. Plus loin, l’oisiveté de Grenier, « glandant » en Italie et s’étonnant que les hommes s’échinent au travail au lieu de s’extasier comme lui face aux beautés du pays, est tout simplement renversante : « Quel dommage que dans un décor si poignant, tout le monde, ou presque, soit en ce siècle occupé à travailler… il faut se contenter de jouir, de souffrir et d’exprimer ». Grenier est un contemplateur qui éprouve la nécessité de s’isoler afin que sa vie intérieure puisse se déployer. Agir est inutile. Apprendre est méprisable « mais il n’est pas méprisable d’apprendre le jeu de patience qui nous fait attendre la fin ». Jean Grenier tente de concilier la permanence du désir à la finitude de l’homme. En dépit d’une abondante moisson d’auteurs, d’une culture ouverte, l’individu est muré dans une solitude ontologique. L’envoûtement que procure ce livre se situe probablement dans la trame du tissu narratif, là où s’entortille une sourde nostalgie à une mélancolie sans limite.
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[Les îles | Jean Grenier] |
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Message |
andras
Sexe: Inscrit le: 20 Sep 2005 Messages: 1800 Localisation: Ste Foy les Lyon (69) -- France
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Posté: Dim 09 Sep 2007 18:57
Sujet du message: [Les îles | Jean Grenier]
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Un livre qui illumine.
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[Les îles | Jean Grenier] |
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Message |
maldoror
Sexe: Inscrit le: 28 Aoû 2007 Messages: 28 Localisation: Brest
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Posté: Sam 08 Sep 2007 1:30
Sujet du message: [Les îles | Jean Grenier]
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Tout est dit sur la quatrième de couverture dans l'éloge que fit Camus de ce livre:
"Les grandes révélations qu'un homme reçoit dans sa vie sont rares, une ou deux le plus souvent. Mais elles transfigurent, comme la chance. À l'être passionné de vivre et de connaître, ce livre offre, je le sais, au tournant de ses pages, une révélation semblable. Il est temps que de nouveaux lecteurs viennent à lui. Je voudrais être encore parmi eux, je voudrais revenir à ce soir où, après avoir ouvert ce petit volume dans la rue, je le refermai aux premières lignes que j'en lus, le serrai contre moi et courus jusqu'à ma chambre pour le dévorer enfin sans témoins. Et j'envie, sans amertume, j'envie, si j'ose dire, avec chaleur, le jeune homme inconnu qui, aujourd'hui, aborde ces Iles pour la première fois... "
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[Les îles | Jean Grenier] |
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Message |
Nadjalou
Sexe: Inscrit le: 15 Déc 2006 Messages: 77 Localisation: Strasbourg
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Posté: Jeu 28 Déc 2006 11:30
Sujet du message: [Les îles | Jean Grenier]
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Un livre préfacé par Camus. Allez, je le cite, Camus : "Le voyage décrit par Grenier est un voyage dans l'imaginaire et l'invisible, une quête d'île en île, comme celle que Melville, avec d'autres moyens, a illustrée dans "Mardi". L'animal jouti et meurt, l'homme s'émerveille et meurt, où est le port ? Voilà la question qui résonne dans tout le livre. Elle n'y reçoit, à vrai dire, qu'une réponse indirecte. Grenier, comme Melville, termine en effet son voyage par une méditation sur l'absolu et le divin."
Camus a décidé d'écrire, après la lecture de ce livre, à Alger... "J'admire seulement ma chance, à moi qui, plus que quiconque, avais besoin de m'incliner, de m'être trouvé un maître, au moment qu'il fallait, et d'avoir pu continuer à l'aimer et l'admirer à travers les années et les oeuvres", écrit encore Camus...
Un livre de quête, de voyage, mais aussi un livre sur la finitude de l'homme, le mystère et le sacré. Tout ça, dans une langue légère, fluide, rêveuse.
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