6 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 3 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
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Message |
andras
Sexe: Inscrit le: 20 Sep 2005 Messages: 1800 Localisation: Ste Foy les Lyon (69) -- France
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Posté: Dim 19 Mar 2017 15:09
Sujet du message:
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Ce livre est un long soliloque d'une femme qui parle de sa relation avec son mari et père de leurs trois enfants qui, nous dit-elle, aime une autre femme. Il a failli partir avec elle mais un accident (il a été renversé par une voiture) l'en a empêché. Après un séjour à l'hôpital où sa femme est venu le voir chaque jour, il est de retour à la maison et peu à peu il retrouve ses forces et sa mobilité. Au fur et à mesure que sa convalescence se confirme, sa femme s'inquiète de le voir repartir un jour vers l'autre femme.
Cette femme qui parle est obsédée par ce qu'elle redoute : l'abandon de son mari. De lui, on sait seulement qu'il a eu une enfance solitaire dans une ferme, qu'il a combattu pendant la guerre d'Algérie et qu'il est éboueur. D'elle on ne sait rien, sinon que pour amener un peu d'argent à la maison après l'accident, elle devient femme de ménage pour une famille voisine. Visiblement, elle n'a pas d'ami(e) à qui se confier, elle est seule face à cet abandon et elle ressasse sa crainte et sa douleur d'être délaissée. Elle a une fille aînée qui est elle-même mère mais elles ne parlent pas de la situation (cette éventualité n'est d'ailleurs même pas évoquée). On est dans l'enfermement, dans l'obsession. Pas très loin de la psychose.
On peut admirer (et de nombreux critiques et lecteurs l'ont fait) l'art de Laurent Mauvigner à exprimer cette situation dramatique en s'en tenant au seul discours de cette femme. Mais c'est aussi le choix de l'auteur d'enfermer ce personnage dans une voie qui semble sans issue, de rendre son personnage incapable de communiquer avec les autres sans nous en donner la moindre explication. En enfermant son personnage, il enferme aussi son lecteur et, pour ma part, ça me rend mal à l'aise. Par la position radicale dans laquelle il met son personnage, Mauvigner m'empêche de communiquer avec lui et j'assiste impuissant à sa descente en enfer. Cela relève certainement d'un parti-pris littéraire, esthétique, peut-être aussi politique de l'auteur (pariant peut-être sur le fait que toute tentative de compréhension serait un malentendu ?) mais cela ne correspond pas à ma conception de la littérature qui doit, à mon avis, non fermer des portes, mais les ouvrir, donner accès aux autres, quand bien même une bonne part de cet accès serait illusoire et fantasmé. Ici l'accès est bloqué, non par le personnage qui, par sa plainte, tente de s'exprimer, et aimerait (selon moi) en dire davantage. Mais bien par l'auteur qui nous prive de tout ce que son personnage principal aimerait nous dire, sans parler des autres.
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[Apprendre à finir | Laurent Mauvignier] |
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Message |
mamoune
Sexe: Inscrit le: 24 Sep 2005 Messages: 2135 Localisation: Ste Foy les Lyon (69)
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Posté: Mer 28 Mar 2007 11:02
Sujet du message: [Apprendre à finir | Laurent Mauvignier]
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La douleur d'une histoire d'amour qui touche à sa fin. Une femme qui veut y croire encore, qui refuse de voir l'inévitable...
Un monologue sur la douleur, la peur de la solitude et la haine qui s'installe après l'amour.
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[Apprendre à finir | Laurent Mauvignier] |
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Message |
michmaa
Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 592
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Posté: Sam 28 Jan 2006 16:55
Sujet du message: [Apprendre à finir | Laurent Mauvignier]
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pour cette femme, il y a un avant et un après.
Avant il la trompait, et elle raconte la colère le desespoir, la haine, la honte,
après l'accident, il revient, invalide, dépendant et elle raconte la joie, l'espoir.
Voilà au moins pour le début
C'est assez tétanisant et déprimant et difficile à imaginer quand on est (encore ?) un jeune couple heureux...
130 petites pages qui ressemblent un peu à ça :
" ET pas comme ils tombaient entre nous (les mots), des couperets, des sangles, des mensonges qui se liaient aux mensonges, la rage au bout et dans les voix toutes sèches et blanches de colère : où étais-tu; les scènes, la guere, les corps dressés, lui, arrivant de chez elle, ne disant rien, s'asseyant devant moi ou bien au contraire restant figé au milieu du couloir, devant la porte de la cuisine, restant là et fixant sur moi ce regard qui jetait déjà les premières insultes, et moi, moi suffocante qui ne disait rien, incapable de faire exploser la rage qui comme des ciseaux déchirait le le ventre, les jambes, les tendons et je ne tenais plus, je ne tenais plus et un jour j'avais dit, tu crois que je vais tout excuser, tu crois que j'ai plus peur de moi seule que de toi chez ele, tu crois que je crains ta colère, ta force, ton droit à ne pas écouter ma colère à moi et que tu peux comme tu veux te donner la vie que tu voudras pour toi en gardant l'ancienne sous le coude, on ne sait jamais, hein, dis, c'est ça, ça peut servir, on ne sais jamais et je le voyais qui ne voulait rien perdre et alors dans cette guerre-là j'ai vu parfois nos corts s'approcher et nos mains venir au secours des mots qui s'écrasaient sous les dents, oui, nos mains alors qui s'accorchaient dans la peau de l'autre, les muscles qui s'opposaient et les yeux, mes yeux les siens nos yeux qui hurlaient tu ne vas pas, tu ne vas quand même pas, et les cris - est ce que ma voix a vraiment crié comme ça ? "
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