Un recueil "pour se faire une première idée de l'auteur". Plutôt concluant, j'ai bien envie d'approfondir ma découverte d'Alejo Carpentier.
Quatre nouvelles :
- L'office des ténèbres évoque les signes prémonitoires annonçant le tremblement de terre puis l'épidémie de Choléra qui ont dévasté Santiago de Cuba à la fin du 19° siècle.
- Les fugitifs raconte le retour à l'état sauvage d'un chien chargé de la traque des esclaves dans une sucrerie cubaine
- Les élus revisite le mythe de Noé : il n'y avait pas un Noé mais plusieurs : un par continent, un par Dieu et une fois qu'ils furent réfugié sur leur Arche et que l'eau eut recouvert la Terre, ils se retrouvèrent pour attendre, boire et discuter.
- Le droit d'asile : une histoire politique où le secrétaire du Président d'un État renversé par un putsch se réfugie dans une ambassade en faisant jouer une convention internationale sur le droit d'asile.

Quatre histoires très différentes, quatre facettes d'un auteur. De la poésie, de la simplicité, de l'humour (sarcastique ou noir), de beaux textes.

Le conseil de ne pas lire la première nouvelle en premier était bon ! Merci du RABCK, Mistigree.

"Le Droit d'asile" :
Une nouvelle amusante dans sa progression. J'ai bien ri à l'échange entre le général et le nouvel ambassadeur.

"Les Elus" :
Je ne l'ai pas vu venir tout de suite, mais j'ajoute peut-être plus de foi à cette version du Déluge, même si je n'ai pas aimé : "Et là où il y a autant de dieux que de peuples ne peut régner la concorde (...)".

"Les Fugitifs" :
De loin mon préféré.

"L'office des ténèbres" :
Effectivement, si j'avais commencé par ce texte, je n'aurais peut-être pas autant apprécié le recueil entier. Je ne me l'explique pas vraiment : l'auteur a la bonté vers la fin d'écrire le mot "choléra", ce qui met sur la piste d'une allégorie musicale ("La Sombra") de cette maladie. Peut-être vaut-il mieux ne pas chercher à comprendre ?