Un livre très intéressant, et navrant.
En fait, si le récit de Battisti est assez convaincant, ce qui l'est encore plus c'est la liste des faits énumérés par Fred Vargas en postface. Là on se rend vraiment compte avec certitude des défaillances du système judiciaire. Et on se pose vraiment la même question que Battisti se pose plusieurs fois dans le livre : pourquoi lui ?

Cesare Battisti, italien, a participé dans les années 70 à la lutte armée en Italie. Il n'a jamais tué et l'a toujours dit. Un procès par contumace a eu lieu : perpète. Les seuls éléments à charge ont élé les accusations d'un repenti. L'exil au Mexique, puis en France. 14 ans pour reconstruire une vie et la parole de l'Etat Français qui a permis aux réfugiés italiens de se poser un peu. "Il n'y aura pas d'extradition".... Et 14 ans plus tard, nouveau procès, fausses preuves et les gouvernements italiens et français qui passent un marché : Battisti contre une participation à Airbus, le oui au traité constitutionnel... Et l'extradition prononcée pour un homme qui n'aurait pas droit à un procès équitable, où il pourrait être entendu. Assassin cet homme-là ? trop de failles dans les actes d'accusation pour l'affirmer sans aucun doute.... Mais quoiqu'il en soit, n'importe qui n'est-ce-pas devrait avoir droit à un procès. Y compris en Italie. Cesare Battisti raconte dans ce livre récemment paru sa vie depuis les années 70 et sa nouvelle cavale depuis 2004. Il ébranle les convictions, rappelle Kafka et la machine politique qui parfois broie pour des raisons qui ne sont pas la recherche de la vérité. Préfacé par Bernard-Henri Lévy, postfacé par Fred Vargas qui depuis plusieurs années se bat aux côtés de Battisti pour que celui-ci soit traité comme un homme.