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Les notes de lectures recherchées

5 livres correspondent à cette oeuvre.

Il y a actuellement 5 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).

Notation moyenne de ce livre : (4 livres correspondant à cette oeuvre ont été notés)

Mots-clés associés à cette oeuvre : 2nde guerre mondiale, juif, nazisme, refugie

Auteur    Message
apo



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 23 Aoû 2007
Messages: 1965
Localisation: Ile-de-France

Posté: Lun 31 Oct 2016 18:46
MessageSujet du message:
Commentaires : 0 >>

Une conférence intergouvernementale à huis clos tenue à Évian les 8-16 juillet 1938, afin de « faciliter l'émigration des réfugiés politiques en provenance d'Autriche et d'Allemagne », confère à la problématique de la tentative d'exode des Juifs fuyant les persécutions nazies sa première dimension officielle internationale. Il convient d'en rappeler in extenso les résultats, afin de se remémorer le Zeitgest de la fin des années 30 vis-à-vis de la question des réfugiés (et le comparer, n'en déplaise à Monsieur Finkielkraut, à celui d'aujourd'hui...) :
la France déclara être « au point extrême de saturation, si elle ne l'a pas dépassé » ;
la Grande Bretagne laissa espérer l'installation de « quelques centaines de familles de colons » en Nouvelle-Calédonie et de « quelques milliers » à Madagascar, mais surtout pas en Palestine ;
les États-Unis, où en sus du visa d'entrée était déjà en vigueur le système des quotas d'immigration par pays, ne jugèrent pas opportun de modifier leurs quotas d'immigration d'Allemagne et d'Autriche ;
l'Italie déclina l'invitation à participer à la Conférence, que la Suisse refusa même d'héberger, alors que l'Afrique du Sud n'y envoya qu'un observateur ;
les pays d'Amérique latine, à l'exception de la République dominicaine, proclamèrent leur incapacité à accueillir des réfugiés ;
l'Australie affirma que, « n'ayant point de problème racial réel, elle juge[ait] inutile d'en créer un ».
À l'issue de la Conférence, Goebbels exulta et fit paraître un article de presse intitulé : « PERSONNE N'EN VEUT ! » ; quelque temps plus tard, dans un célèbre discours prononcé à Nuremberg, Hitler eut beau jeu de clamer :
« L'Allemagne n'a cessé, des dizaines d'années durant, d'accueillir des centaines de milliers de ces Juifs. Mais aujourd'hui que le mécontentement populaire s'amplifie […] on gémit à l'étranger. Oui, on gémit. Mais cela ne veut pas dire que ces pays [les démocraties] aient l'intention de résoudre par une action efficace le problème qu'ils posent avec hypocrisie. Bien au contraire, ils affirment le plus froidement du monde qu'il n'y a pas de place chez eux. » [cf. pp. 31-33]

Tout cela sert d'introduction à l'épisode historique relaté dans ce récit. Fort de cette situation, et à l'évidence en guise de coup d'éclat médiatique, Hitler autorise les Juifs à quitter l'Allemagne : le 13 mai 1939 le navire de ligne allemand Saint-Louis quitte le port de Hambourg à destination de La Havane, avec à son bord près de mille réfugiés juifs, majoritairement des femmes et des enfants, tous munis de visa d'entrée pour les États-Unis ainsi que d'un visa cubain qui s'avérera avoir été délivré frauduleusement. Cuba n'accueillera pas les passagers, pas même contre un supplément fort en numéraire à extorquer aux différents organismes israélites d'aide, notamment américains. Durant un peu plus d'un mois, les passagers seront confrontés à un cycle alternant espoir et désespoir d'être autorisés à débarquer, espérance et désespérance de survie.

Je suis très surpris pas la tiédeur de certaines notes de lecture face à ce livre qui, pour ma part, m'a véritablement enchanté. Outre que m'apprendre un épisode que j'ignorais, un contexte historique auquel l'on n'a pas l'habitude ni l'envie de penser – car il est particulièrement honteux ex post – et de révéler les drames de conscience individuels – en particulier la splendide personnalité du capitaine Schröder, qui, inculpé après la guerre par les Alliés, fut d'abord disculpé par les témoignages des survivants du Saint-Louis, puis honoré post mortem du titre de « Juste des Nations » –, j'ai particulièrement apprécié en cet ouvrage la dose minime et pourtant indispensable de romanesque, comparée à l'amplitude des citations documentaires, qui se glissent si habilement dans la narration que l'on n'en ressent jamais de pesanteur.
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[Un bateau pour l'enfer | Gilbert Sinoué]
Auteur    Message
Latulu



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 19 Avr 2006
Messages: 315

Posté: Dim 05 Aoû 2007 10:31
MessageSujet du message: [Un bateau pour l'enfer | Gilbert Sinoué]
Commentaires : 0 >>

Le style est un un peu trop journalistique, voire scolaire. Cependant, cet épisode historique trop méconnu, met bien en exergue le machiavélsme de l'Allemagne nazie face à l'hypocrisie des nations du monde "libre". Un livre très intéressant, à lire et à faire partager. Je l'ai découvert en vagabondant sur l'Agora et Mop1 a très gentiment offert de me le prêter. Merci l'Agora, merci Mop1 !
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[Un bateau pour l'enfer | Gilbert Sinoué]
Auteur    Message
sileya



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 12 Nov 2006
Messages: 323
Localisation: Bulle, Suisse

Posté: Sam 02 Juin 2007 12:42
MessageSujet du message: [Un bateau pour l'enfer | Gilbert Sinoué]
Commentaires : 0 >>

Bon ça fait quelques semaines déjà que j'essaie de lire ce livre et je n'arrive pas à me mettre dedans. Je l'abandonne. Si l'histoire est super intéressante, c'est un poil pas assez romancé pour moi. Et je trouve toutes que les explications historiques font un peu "perdrent" le fil du récit.
Mais en dehors de cela, l'histoire elle-même est tout de même effarante.
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[Un bateau pour l'enfer | Gilbert Sinoué]
Auteur    Message
sylviou



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 20 Avr 2006
Messages: 459
Localisation: Suisse - Neuchâtel

Posté: Dim 02 Juil 2006 11:55
MessageSujet du message: [Un bateau pour l'enfer | Gilbert Sinoué]
Commentaires : 1 >>

Ce livre retrace l'épopée tragique du Saint-Louis, navire sur lequel ont embarqué 920 Juifs allemands en mai 1939 pour fuir vers Cuba. Hitler avait fait en sorte de laisser partir ces gens et parallèlement intrigué de manière à ce qu'aucun pays ne les accueille sur son sol. Il voulait prouver à la face du monde que les Juifs étaient indésirables et mettre ses ennemis face à leur contradiction morale. Et effectivement, ni Cuba ni les Etats-Unis n'accepteront de recevoir les réfugiés qui se verront intimer l'ordre de repartir vers Hambourg. C'est en Europe finalement qu'ils trouveront refuge, pour peu de temps hélas. Ce livre est écrit sur la base d'archives, de documents réels, de lettres et de témoignages de ceux qui ont vécu ce drame. Edifiant, il met bien en perspective toute l'hypocrisie et les enjeux politiques qui ont précédé la seconde guerre mondiale.
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[Un bateau pour l'enfer | Gilbert Sinoué]
Auteur    Message
C-Maupin



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 06 Mai 2006
Messages: 1917

Posté: Sam 20 Mai 2006 6:28
MessageSujet du message: [Un bateau pour l'enfer | Gilbert Sinoué]
Commentaires : 0 >>

Le récit romancé d'un événement que j'ignorais. Comment l'amérique entière a-t-elle pu rejeter des milliers de réfugiés fuyant l'Allemagne nazie ? Des tractations mercantiles écoeurantes.
Le livre se lit bien, sait ménager un certain suspense et fait réfléchir.

Commentaires de Gérard :
Un épisode réel mais peu connu qui s'appuie sur des documents d'archives etsur les confidences de quelques survivants : comment le monde entier rejette ce millier de juifs fuyant l’Allemagne nazie. Mêlant documents réels et télégrammes reçus avec son récit, l’auteur nous montre toutes les
alternances d'angoisse, d'espoir et de désespoir et nous fait revivre avec
intensité cette errance dramatique due à la duplicité nazie et à l’égoïsme
(ou le racisme caché ?) du « monde libre ». Finalement, la Belgique, pour
des raisons humanitaires, finit par accepter quelques réfugiés, provoquant
ainsi l’acceptation d’autres pays européens. La figure du capitaine du
navire est bien campée : il finira, plus de 50 ans après, par être nommé «
Juste des Nations ».
À connaître absolument.
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