A priori le livre de P. Everett pourrait se ranger dans le container des nonbreux ouvrages des écrivains américains dits " de l école du Montana" ; grands espaces, cow-boys lunatiques, prises de tete avec les "gens des villes", thèmes de prédilection de Jim Harrisson, Thomas Mac Guanne, Nicholas Evans et d autres....et pourtant il semblerait que nos fiers machos des Rocheuses sont en train de découvrir qu il ne suffit pas de parler aux oreilles des chevaux pour résoudre toutes les tensions " sociétales" d un pays , les Etats Unis , déchiré entre le " tout est permis " et le " tout m est permis" .
John Hunt, tout éleveur de chevaux qu il soit porte sur lui la grande culpabilité de l Amérique : il est noir ! un rancher noir ! dans la petite ville ou il va faire ses emplettes il est plutot bien intégré, on le salut, il balance quelques vannes bien US avec le sheriff ou avec la serveuse du Mac Do, mais cela ne gomme pas le fait qu il soit different, et non seulement par la couleur de peau, mais aussi parce qu il n a pas de l existence la meme vision du bon "Red neck" de base : il n aime pas la violence , il n aime pas les armes à feux, il est plutot végétarien, il compatit aux souffrances de son prochain comme de ses animaux , bref c est un cow-boy écolo , plutot Robert Redford que John Wayne si vous me suivez....
La vie continuerait tranquille entre son chien Zoe, son oncle Gus, ses chevaux à dresser, si une bande de tarés , nazillons fachos dégénérés, étouffants de haine, ne sévissait dans les environs : meurtre d un jeune homosexuel, abattage de bétail , inscriptions racistes, la tension monte dans le comté, et ce n est pas la molle volonté du shériff qui résoudra le problème...
La séquestration , la torture et le meurtre du fils du meilleur ami de John Hunt , pour la seule raison qu il était homosexuel , fera souffler la tempete sur cette histoire de cow-boys, car tout écolos soient ils, Hunt et son oncle Gus n ont sont pas moins de vrais representants de l Amérique éternelle, et leur vengeance a l encontre des affreux " Red necks" sera à la mesure de l abjection ; à cette occasion la justice sera plus inspirée par le juge Lynch que par l Habeas Corpus brittanique.... et le pire c est qu on peut les comprendre !!!
Un excellent livre, mais pas au niveau des romans hallucinés de Cormac Mc Carthy, qui traite un peu des memes obsessions.
|