Analyse des contes et de leurs implications sur le lecteur.
Un avis partagé sur ce livre.
Les plus: l'auteur critique l'analyse de Bettelheim, qui ne voit qu'Oedipe derrière les contes. C'est une analyse qui m'avait gonflé par sa généralité, je suis donc ravie de voir quelqu'un qui a aussi cette analyse.
Ici, Péju dit bien que, non, l'enfance ne se résume pas à seulement gérer son Oedipe, mais aussi à vouloir tout simplement s'évader (au sens figuré, comme au sens propre, d'ailleurs), à comprendre les multiples facettes de notre personnalité, nos relations aux autres, à la nature. C'est vraiment une approche qui me plaît, cette idée qu'on se forme le caractère par ces petits bouts d'évasion, d'ouverture vers autre chose offerts par les contes.
Par contre, du côté des moins, j'ai trouvé que dans ses analyses de conte et de symboles particuliers, l'auteur avait tendance à retomber dans des généralités, à fermer les choses, comme si tout le monde allait voir la même chose dans une certaine histoire, dans un certain symbole, alors que tout lecteur, à mon sens, même enfant, peut voir des choses fort différentes de son voisin et ainsi nourrir son imaginaire à sa manière.
Egalement, la deuxième partie du livre se décompose en chapitres successifs qui m'ont paru plutôt décousus, dans le sens où chaque chapitre s'intéresse à un symbole (la mandragore, le miroir, le minéral, etc.), et je ne voyais pas bien le rapport entre les différents chapitres ; il n'y en a d'ailleurs peut-être pas, mais cette façon systématique d'analyser différents éléments est plutôt rébarbatif...
Pour finir sur une note positive, je suis bien contente d'avoir découvert dans ce livre un paquet d'auteurs que je ne connaissais pas ; en gros, en dehors des frères Grimm, je ne connaissais rien. Ici, je découvre : Wackenroder, Tieck, Brentano, Arnim, Hoffmann. Je crois que je vais tester certains d'entre eux!
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