Ce court roman retrace une histoire d’amour et de mort, une histoire tragique, « hors du temps, comme tout ce qu’on raconte, peu importe sa vraisemblance ou le poids d’un passé pesant comme autant de cailloux dans la bouche de celui qui parle. »
L’intrique se situe sur les hautes terres limousines, (comme dans tous les romans de R. Millet), dans les collines de SIOM. Pierre-Marie Lavolps (vulpes : le renard), un adolescent du village, d’une beauté qui ne laisse pas en repos, une beauté d’ange inquiet, est amoureux de Christine qui est subjuguée. Mais Christine est assassinée, violée. Le suspect est Pierre-Marie , non seulement à cause du renard qu’il y a dans l’étymologie de son nom, mais aussi par la faute de son regard vide, lointain, comme absent. C’est un innocent, un simple d ’esprit qui a de surcroît la beauté du diable.
Dans ce pays de taiseux, l’enquête de la gendarmerie n’aboutit pas. Mais un second crime, une lettre assassine et une rumeur folle faisant surgir dans ces hameaux perdus un travesti font tourner l’énigme en tragédie, et le drame paysan s’alourdit de vengeance et de cruauté.
La langue et le style de Richard Millet semblent directement provenir d’un même fond d’humanité. Les hommes et les femmes qui vivent, agissent et meurent dans ses romans sont lourds, épais et chargés du poids d’une ténébreuse fatalité. On songe à Giono, mais le soleil du midi est voilé, retourné dans son ombre.
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