Ca fait des années que je regarde les livres d’Henri Troyat sans les ouvrir… Sa réputation d’auteur un peu has been était malheureusement arrivée jusqu’à mes oreilles, et puis, j’avais fini par me dire qu’immortel, il ne l’était pas qu’au sein de l’académie… Il m’a donné tort il y a deux semaines.
Tort pour son immortalité, mais surtout tort pour cette réputation qui n’est vraiment pas méritée, en tout cas quand on lit Aliocha.
Comme j’ai aimé ce roman ! Déjà, le coup des knickerbockers, si vous avez des hommes âgés dans votre famille, peut-être avez-vous souri. Mon père m’a plusieurs fois raconté sa fierté le jour où sa mère lui en a enfin achetés ! *pour ceux qui ne verraient pas ce que sont les knickerbockers, c’est ce que porte Tintin*
Tous les ados s’interrogent en long et en large sur leur identité, mais pour Aliocha, cette quête est plus vive et plus douloureuse. Il est vraiment déchiré. Il rejette la Russie, il a honte de son nom, il a honte de l’accent de ses parents et de leurs préoccupations. Il est si fier quand ses compositions françaises sont remarquées ! Tout plutôt que d’écrire en russe. En même temps, il a honte d’être honteux, il se sent coupable de voir que ses parents vivent dans un monde différent du sien.
Il s’épanouit aux côtés de son meilleur ami, Thierry, un peu à part des autres lui aussi, du fait de son infirmité. Ils parlent littérature pendant des heures, et parfois même un peu des filles… Aliocha sent que leur amitié, c’est « à la vie à la mort ».
Ca a été un vrai plaisir de lire ce livre, et ça en sera un autre, lorsque j’irai voir ma mère dans quelques mois, de redécouvrir quels sont les livres de Troyat qui trônent sur les étagères et que je n’ai jamais pris le temps d’ouvrir.
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