C'est le quatrième roman que je lis de cette auteure. Mon genre de lecture préféré reste les romans historiques! Et Victoria Hislop part toujours d'un fait existant ou ayant existé, pour ensuite broder une histoire autour de ce fait. Cela me plais bien! Et j'ai déjà acheté le guide du routard de la Crète, je suis allée vérifier l'île de Spinalonga se visite toujours...

L'intrigue générale est simple : Alexis, jeune Anglaise en voyage en Crête avec son fiancé profite de l'occasion pour découvrir le passé familial car sa mère, originaire d'un petit village de l'île, a toujours refusé d'en parler. Elle apprendra une histoire pleine de joies et de souffrances dont elle sortira transformée.
Bon, côté originalité, on a fait mieux, tout comme en ce qui concerne la narration et la vision du monde qui se dégage de ce roman. L'intrigue s'inscrit dans une Crête éternelle à destination des touristes, où le mode de vie est censé ne pas avoir évolué depuis des siècles et que le lecteur observera sous cloche avec la curiosité condescendante semi nostalgique de qui vit dans une modernité urbaine coupée de ses racines.
Victoria Hislop sait indéniablement raconter une histoire et le destin de Maria (la véritable héroïne du roman et tante de la mère d'Alexis) a des moments tragiques particulièrement poignants. Toutefois, c'est un livre d'un autre âge, aussi vrai que la Crête folklorique qui lui sert de décor.

Lorsqu'Alexis se rend en Crète pour découvrir le passé de sa mère Sophia, elle découvre une arborescence généalogique dont elle n'a jamais eu connaissance, et le destin tragique de certains de ses ancêtres, liés à l'île de Spinalonga, une île connue dans le passé pour être une colonie de lépreux. A travers le récit rapporté par Fottini, l'amie de sa grand-mère et de sa grande tante, elle apprend ainsi le sort tragique de son arrière grand-mère, Eleni, atteinte de la lèpre et condamnée à rejoindre la colonie, laissant derrière elle un mari aimant et deux filles éplorées.
Eleni trouve la mort sur l'île des complications de sa maladie. Des années plus tard, alors que son aînée Anna, au caractère colérique et égoïste, a épousé Andreas, l'héritier d'un riche propriétaire terrien, et s'est ainsi éloignée des siens comme il y aspirait, sa cadette Maria, dévouée et altruiste, s'apprête à devenir la femme de Manolis, le cousin d'Andreas, pour lequel Anna éprouve une passion secrète, et qui a su ravir le coeur de la douce Maria. Quelques jours avant les noces, les premiers signes de la lèpre font leur apparition sur la cheville de Maria, qui est sommée par sa soeur de consulter un médecin au plus vite et d'informer la famille de son état. Lorsque la lèpre est confirmée, la famille d'Andreas et Manolis, ainsi que sa soeur, la rejettent, si bien qu'elle perd tout en une journée, et rejoint, à son tour, Spinalonga. Elle y fera des rencontres décisives, tandis que sa soeur Anna donnera naissance à Sophia, la mère d'Alexis, dont la paternité est douteuse.
A son retour parmi les siens, une fois la maladie guérie, la vie de Maria est profondément transformée. Le sort frappe encore la famille d'un nouveau coup, lorsque Anna est assassinée par son mari Andreas, qui a découvert sa liaison avec son cousin Manolis.
Parvenue à ce stade de l'histoire, Fottini va solliciter Sophia pour qu'elle rejoigne sa fille en Crète, et lui relate elle-même, la suite de son histoire.

Ce roman m'a très agréablement surprise! Très bien écrit, l'intrigue est nourrie et intéressante, les personnages réalistes, car malgré un tempérament prononcé pour chacun d'entre eux, ils sont également dépeints sous des angles différents pour ne pas se contenter d'une lecture manichéenne, et le cadre exotique donne des envies d'évasion.
J'ai hâte de découvrir le reste de l'oeuvre de l'auteur.

Oubliable, si ce n'est pour la découverte de l'existence de la colonie de lépreux de l'île crétoise de Spinalonga, dans la première moitié du XXème siècle.

Ce roman est basé sur une histoire vraie: l'île de Spinalonga a bien été le refuge des lépreux et il s'y est formé une communauté très bien organisée. Reste l'histoire d'amour qui se greffe dessus et qui est, à mon goût, un peu trop envahissante.