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Les notes de lectures recherchées |
2 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 2 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
Mots-clés associés à cette oeuvre :
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Auteur |
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Message |
Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1996 Localisation: Nîmes
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Posté: Dim 28 Jan 2024 12:51
Sujet du message:
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Mémé Cardère Roncine raconte aux petites cardères l'histoire de la grande et distinguée Cardère des villes forcée d'aller s'exténuer à l'usine. La noble plante, naguère cultivée pour ses têtes hérissées de pointes aux bouts crochus, fermes et fins, servait à griffer les draps pour les affiner. Pour qu'un drap soit super fin, il devait recevoir en moyenne au moins 140 000 griffures de chardons montés sur des croisillons en bois. Marie-Carline des Chardonnets, comtesse de Foulon, a servi dans le bagne à chardons. Son témoignage est une pièce maîtresse du n° 62 de la Hulotte. qui fait suite et complète le fascicule 61 déjà consacré à la Cardère des champs.
Pierre Déom est en pleine possession de son art de conteur et de dessinateur. Il délivre des chefs-d’œuvre de concision, d'humour et d'élégance magistralement illustrés. de plus, il fait coïncider le traitement de son sujet avec l'actualité commémorative du bicentenaire de la Révolution française en 1989. La tête de la Cardère au bout d'une pique, l'étètement en série des cardères "aristocratiques" rappellent les sombres heures de la Terreur. On frémit des mauvais traitements infligés aux cardères des villes et par ricochet on compatit aux suppliciés des tribunaux révolutionnaires qui n'étaient pas dans de beaux draps en 1793. Cerise sur le gâteau, Pierre Déom propose à ses lecteurs de ressusciter les cardères des villes, plantes alors considérées comme disparues, à partir de sachets de graines retrouvées opportunément chez le dernier négociant en chardons de France. Charge aux heureux dépositaires de récolter les graines et de les retourner à La Hulotte afin qu'une banque de semences se constitue et fournisse gracieusement de nouveaux demandeurs.
La seconde partie du numéro narre le 3e épisode consacré à l'Hirondelle de cheminée et s'intéresse à la couvaison. La vache Lupuline Minette raconte au veau de l'étable les pratiques parentales du couple d'hirondelles quand la femelle passe plus de vingt heures par jour à incuber ses quatre oeufs. On apprend bien des choses par exemple ce que sont les plaques incubatrices mais pour savoir comment l'hirondelle se débrouille par temps caniculaire pour ne pas que ses oeufs cuisent avant d'éclore, il faudra patienter jusqu'au prochain épisode.
Pierre Déom est grand et son oeuvre monumentale.
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Auteur |
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Message |
Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1996 Localisation: Nîmes
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Posté: Jeu 23 Nov 2023 20:22
Sujet du message:
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"Si tu ne viens pas à la Cardère, la Cardère ira à toi !" Numéro charnière dans l'Encyclopédie des champs et des bois, "La Cardère sauvage" fait référence à la prise de la Bastille avec la commémoration de son bicentenaire en 1989. Son contenu même évoque le cahier de doléances de l'Ancien Régime transposé en registre des réclamations de la Nature quand la distinguée cardère sauvage dénommée Roncine Cripon vient quémander au Contrôleur général un parachute à ses graines afin que sa progéniture puisse être transplantée partout ailleurs, voyager et coloniser à sa guise de nouveaux territoires. Sceptique, le fonctionnaire demande des précisions que la grande dame, dans sa supplique, va largement renseigner. De l'implantation des chardons à leur germination, de la description de la plante à sa reproduction en passant par les razzias des chardonnerets et le parasitisme des chenilles des papillons nocturnes, il est loisible de découvrir bien des choses surprenantes et piquantes à propos d'une grande et belle plante ébouriffée.
Pierre Déom réalise encore une prouesse narrative et graphique en déroulant de manière ludique, originale et vive l'histoire d'un chardon magnifiquement dessiné à travers le rendu des limbes, des corolles et des capitules. En travaillant le détail, en peaufinant l'étoffe, en fouillant la matière posée sur un jeu de nervures et de tiges qui s'architecture et se déplie comme une galaxie, l'artiste a bien dû être parfois frôlé par un vertige métaphysique et par le doux frisson du démiurge. Les superbes illustrations répondent au texte précis et sourcé, toujours déroulé sur un ton enlevé mâtiné d'humour. En quarante pages amusantes, les esprits curieux de nature peuvent se focaliser un instant sur une petite merveille qui croît dans les fossés en toute discrétion.
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