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Les notes de lectures recherchées

3 livres correspondent à cette oeuvre.

Il y a actuellement 3 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).

Notation moyenne de ce livre : (3 livres correspondant à cette oeuvre ont été notés)

Mots-clés associés à cette oeuvre :

Auteur    Message
Franz



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 01 Déc 2006
Messages: 1977
Localisation: Nîmes

Posté: Ven 10 Fév 2023 21:32
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La pâtée du chat.
Miss B doute après l'exécution publique du chien numéro 1 par le taureau Président Silvio. Elle préfère abandonner la lutte et rentrer dans le rang. Azélar veille et remonte le moral de la chatte Miss Bengalore. Il lui demande de bâtir un projet de vie collective après la chute de Silvio qu'il promet de provoquer. La lutte risque d'être âpre et longue d'autant que les chiens veillent au grain, prompts à mordre, molester, affamer et emprisonner les animaux séditieux.
Xavier Dorison a l'art de bâtir des fictions crédibles qui résonnent dans nos vies contemporaines. Les bêtes reflètent physiquement les personnalités humaines qu'elles endossent tout en conservant leurs caractéristiques animalières. Le décalage fonctionne aussi dans l'autre sens. Ainsi quand l'obéissance des chiens est achetée avec une gamelle de croquettes, on peut y voir par contrecoup avec quelles clopinettes on peut museler les hommes. Le troisième tome d'une série prévue en quatre volumes a mis en place tous les enjeux politiques, économiques, sociétaux du château des animaux. Delep continue à insuffler vie et expression à tous les personnages sans en négliger aucun. Son dessin se prête totalement à la mise en images de contes pour enfants, doux, lénifiant en apparence mais bardé d'énergie capable d'exploser à tout moment.
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Auteur    Message
Franz



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 01 Déc 2006
Messages: 1977
Localisation: Nîmes

Posté: Mer 08 Fév 2023 13:25
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De quel bois se chauffent-ils ?
Le château, microcosme autarcique d'une obscure tyrannie, est entré dans l'enfer polaire de l'hiver. Les animaux s'échinent au travail en journée et s'affairent après leur labeur à l'harassant bûcheronnage afin de chauffer les appartements du roi Silvio que colonise toute une clique de parasites. Les bêtes corvéables doivent d'ailleurs racheter le bois qu'elles ont ramassé et coupé. La révolte commence à échauffer les esprits. Tant d'injustice ne peut perdurer. La chatte Miss Bengalore, dirigée en sous-main par le rat Azélar, assistée de César, le lapin, fomentent une rébellion non violente contre la tyrannie : obtenir le bois de chauffage gratuit. Tous les animaux semblent se fédérer mais Silvio, vilement conseillé, lui-même cauteleux et retors, a encore de quoi voir venir mais les manants le nourrissent. Trop de morts entraîneraient une baisse préjudiciable de la productivité. Il faut peut-être composer et le taureau Silvio est plus prompt à encorner qu'à dialoguer.
Xavier Dorison a su concocter une histoire qui tient en haleine fraîche. Il est naturel de s'identifier aux personnages représentés par des animaux. Les émotions humaines leur collent au poil. La chatte digne et fière, harnachée, tirant sa pierre avec peine et acharnement, suscite une irrépressible empathie. Alors qu'elle devrait céder, elle tient vaille que vaille. Comment ne pas partager son chagrin et ses joies, son combat et ses avancées ? Tout l'album est centré sur ce bras de fer entre la base et le sommet. L'hiver est de la partie. Il exacerbe les situations. Le roi dicte ses volontés depuis son appartement. Ses chiens anonymes font la police. La basse-cour encaisse les maltraitances. Delep signe une partition graphique habitée. Son trait expressif semble se diluer dans le blanc de la neige à mesure que les animaux s'affaiblissent et s'effondrent. On croit lire un conte philosophique. On y voit l’éternel manège des maîtres et des valets et bizarrement, on ne s'y ennuie jamais.
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Auteur    Message
Franz



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 01 Déc 2006
Messages: 1977
Localisation: Nîmes

Posté: Mar 31 Jan 2023 15:48
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La guerre des marguerites.
Silvio, le Duce du château, a la berlue. Des marguerites peintes sur les murs de son domaine font rire la cour des gueux c’est-à-dire l’ensemble des animaux asservis, effrayés par les représailles, abattus par le labeur, paupérisés par les nantis du château que sont Silvio le taureau et sa clique de chiens anonymes. Le fier et madré taureau sûr de sa puissance sent que son pouvoir pourrait vaciller si le rire supplante la peur et que le ridicule plante la dictature.
Tout commence par l’exécution publique et politique de la poule Adélaïde accusée d’avoir soustrait un de ses œufs à la collecte obligatoire. Crime de lèse-majesté, elle est attachée au poteau et livrée aux mâchoires des molosses de Silvio. Le puissant monarque n’assiste pas aux basses besognes mais il sait adresser par animal interposé des signes forts à la piétaille. Avec cette entrée en matière plein crocs dans la volaille, on peut légitimement craindre pour toute la galerie de personnages qui vont suivre. Comment pourraient-ils s’affranchir de la tyrannie sans y laisser des plumes ? C’est le propos de la passionnante aventure narrée ici d’une main de maître dans une tétralogie annoncée. Bien que « La ferme des animaux » (1945) de George Orwell vienne à l’esprit, le scénariste Xavier Dorison a imaginé une autre histoire où le pacifisme dévoyé d’Orwell et le culte de la personnalité du cochon Napoléon fait place à une lutte clandestine, opiniâtre et non violente contre la tyrannie bien installée d’une pseudo république. Les animaux si poignants, les chevaux de trait Malabar, Douce et Lubie, l’âne philosophe Benjamin, etc. de George Orwell sont habilement remplacés par une chatte douce et bien éduquée (elle ne sait pas mentir), Miss Bengalore, César, un chaud lapin et surtout Alézar, le rat conteur, fin, érudit et subversif par qui le chaos arrive. Si les bêtes conservent leurs caractéristiques physiques, elles n’en pensent pas moins comme des humains mâtinés des traits propres à l’espèce animale. L’identification est possible et l’esprit né du décalage entre l’animal et l’homme est amusant. Si le récit est prégnant et pesant, il se trouve allégé par des traits d’humour et d’ironie qui n’en modèrent pas pour autant la teneur et la portée. Le dessin de Félix Delep est confondant d’expressivité et de vivacité. Avec une mise en page dynamique au service de la narration et des couleurs adoucies, fleurant bon la nature apaisée, le jeu sur les contrastes fonctionnent efficacement. La simple fable animalière est ici dépassée et verse dans l’apologue, avec un regard lucide et une vérité éclatante qui dardent sur notre monde contemporain.
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