L'Exposition coloniale / Erik Orsenna. – Paris : Editions du Seuil, juin 1990 (copyright septembre 1988). – Coll. Points, R400. – ISBN 2-02-012207-3 (ISBN 1re publication 2-02-010017-7)

Je dois l'avouer, pour que j'entreprenne de lire ce roman, il a fallu que son auteur consacre un court passage (pas tout à fait trente lignes) à Isabelle Godin des Odonais.
J'ai fait le choix de lire « L'Exposition coloniale » par courts passages, ce à quoi il se prête particulièrement bien. J'ai aimé la grande fantaisie de ce récit, fantaisie équilibrée par une grande justesse de ton dans les détails.
Je suis pourtant un peu resté sur ma faim sur un point. Lors d'un colloque professionnel, une formatrice d'enseignants nous avait recommandé, dans notre choix de textes à proposer aux élèves, d'être attentif à la « leçon de vie » qui se dégage de chacun. Dans l'exemple qu'elle nous avait donné, j'avais trouvé assez caricaturale la leçon de vie qu'elle prétendait être celle du livre qu'elle avait choisi, mais l'idée générale m'a paru assez pertinente. C'est ce qui me manque dans « L'Exposition coloniale », je n'ai pas senti s'en dégager quelque chose que je puisse considérer comme une leçon de vie.
Mais peut-être est-il on ne peut plus naturel qu'une part de la production littéraire se propose d'autres buts, comme par exemple de montrer la virtuosité de l'auteur, ou de rechercher des formes innovantes de récit. Qu'en pensent les véritables amateurs de littérature « littéraire » (puisqu'on utilise le terme de littérature « scientifique ») ? De ce point de vue j'ai admiré la façon dont Orsenna fait le récit de la vie de son personnage principal, Gabriel, en passant de la première personne à la troisième, puis en revenant à la première, avec la plus grande élasticité (clin d'oeil à celles et ceux qui auraient déjà lu « L'Exposition coloniale »).

J'en ai lu une centaine de pages mais je n'irai pas plus loin. C'est long, c'est lent, c'est ch....