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[Les chroniques de Durdane. 2, Les paladins de la libert...] |
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Auteur |
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Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1992 Localisation: Nîmes
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Posté: Mer 27 Fév 2019 13:31
Sujet du message: [Les chroniques de Durdane. 2, Les paladins de la libert...]
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« Aiguillonné par l’incertitude et l’anxiété... »
Gastel Etzwanne vient de prendre la place de l’Anome, dictateur invisible et incapable, afin d’agir à sa place pour contrecarrer la déferlante des Roguskhoïs dans les comtés du Shant mais le jeune homme inexpérimenté, musicien de son état, est obligé d’improviser avec détermination et bon sens. Plénipotentiaire, il n’en est pas moins dépourvu d’autant qu’il est seul. Il repense alors à Jerd Finnerack qui, dans son adolescence, l’avait soutenu dans son désir de s’évader de la Compagnie des chemins d’air. Il imagine aussi enrôler Frolitz et sa troupe de musiciens itinérants, Dystar, le druithine estimé, regrette le départ du Terrien Ifness, plein de ressources insoupçonnées. Il lui faut constituer un gouvernement, prendre des mesures d’urgence, endosser des responsabilités écrasantes, combattre les inerties et les croyances collectives. Tout est à faire mais les hommes sont assujettis depuis des milliers d’années et ont perdu toute combattivité. Bien des questions demeurent. D’où viennent les Roguskhoïs ? Qui sont-ils ? Qu’est-ce qui les animent ? Qui trame dans l’ombre ? Quels sont les enjeux réels ?
Le 2e tome des Chroniques de Durdane s’insère dans la continuité immédiate du premier volume. Gastel Etzwanne a découvert l’Homme sans visage mais ne comprend pas son apathie et ses absences. Tout en gardant l’anonymat pour assurer sa sécurité, il doit concevoir une stratégie efficace pour lutter contre l’envahisseur venu de nulle part.
Jack Vance délivre une aventure captivante, inspirée, exotique. Il excelle à inventer le monde de Durdane avec ses lumières, ses architectures, ses paysages, ses us et coutumes dans une déferlante toponymique étourdissante. Après avoir lu l’autobiographie de l’auteur, le lecteur sent que les centres d’intérêt de Jack Vance convergent dans Durdane à l’instar de l’auberge, lieu emblématique et récurrent, de la musique évocatrice et de la rêverie inventive. Bien sûr, les Roguskhoïs, créatures rouges, barbares et incompréhensibles peuvent faire penser à une déferlante bolchévique mais la comparaison tourne court assez vite. Jerd Finnerack le Noir évoque le triste sire et l’intraitable soldat que fut Oliver Cromwell en sa sinistre époque mais là encore, les mises en écho avec l’histoire sont volatiles. Les Chroniques de Durdane se suffisent à elles-mêmes, se dégustant avec plaisir et entrain. On peut juste regretter que le titre traduit en français, « Les paladins de la liberté », évoquent davantage des croisés, des chevaliers portés par la foi et non des hommes libres et courageux, « The Brave Free Men ». Il y a là un contresens majeur. Asutra, du nom d’un parasite insectoïde exogène, un alien belligérant et intelligent devrait apporter des réponses dans le 3e et dernier tome de l’odyssée de Gastel Etzwanne.
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[Les chroniques de Durdane. 1, L'Homme sans visage | Ja...] |
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Auteur |
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Message |
Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1992 Localisation: Nîmes
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Posté: Lun 18 Fév 2019 17:40
Sujet du message: [Les chroniques de Durdane. 1, L'Homme sans visage | Ja...]
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Une belle prise d’esthète.
Au sein de la communauté patriarcale zélote des Chilites, Mur, jeune garçon rapide et décidé, renâcle à intégrer le cercle religieux particulièrement étriqué et à porter le torque, un collier potentiellement explosif qui, actionné à distance par l’Anone, le dirigeant invisible du continent ou par un de ses affidés, peut décapiter le quidam séditieux. Mur s’insurge contre son sort et le traitement réservé aux femmes de la communauté, asservies et vilipendées. En refusant son nouveau nom imposé par les Ecclésiarques, en choisissant son nom d’adulte, Gastel Etzwanne, en esquivant le torque, Mur s’enfuit, la mort aux trousses, se marginalise et devient musicien itinérant avec la ferme intention de racheter l’indenture de sa mère, Eathre, afin de la délivrer du joug des tyranneaux locaux. Dans un système corseté et despotique, il est difficile de s’exprimer librement et de vivre selon ses élans. Gastel doute et endure jusqu’à ce que les Rogushkoïs ruinent sa vie affective. Sauvages, ivrognes, obsédés, les Rogushkoïs violent et massacrent à tour de bras en toute impunité car l’Anone, l’homme sans visage, ne veut rien tenter pour les contrecarrer. Gastel Etzwanne décide de faire entendre sa voix coûte que coûte, au risque d’en perdre la tête.
Le premier tome de la trilogie des Chroniques de Durdane concentre tout l’art et les centres d’intérêt de Jack Vance âgé de 57 ans quand le 1er volume paraît en 1973. L’auteur décrit des systèmes sociétaux cohérents bien qu’exogènes. Le Shant de la planète Durdane est un continent jadis colonisé par les Terriens. Les communautés se sont adaptées et spécialisées, développant des mœurs et des coutumes que Jack Vance esquisse brillamment, rendant crédible et attachant un monde bariolé, élaboré et barbare. L’Homme sans visage est un roman initiatique et politique qui se développe dans les Paladins de la liberté et se conclut dans Asutra, 3e tome des Chroniques de Durdane.
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