Une usine qui emploie 300 personnes ferme progressivement ses portes, suivant un plan cyniquement mis au point par de dirigeants qui esquivent toutes leurs responsabilités en opérant avec des éléments étrangers. Le cadre est celui d'une petite ville de France, et l'histoire est vécue au travers de la grève que mènent les ouvriers et leurs familles pour maintenir leur emploi envers et contre tout. Les difficultés de leur lutte, les actions syndicales, les concertations, les hésitations des cades, le rôle de la presse, tout est longuement évoqué sans nous faire grâce du moindre détail. Ajoutez à cela des histoires d'amour exposées à la manière du catalogue de La Redoute, et vous aurez une idée de ce très long roman, plein de bonnes intentions, certes, mais sans le moindre souffle épique.

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Aïe, zut, tu n'as pas l'air plus emballée que ça, alors que j'avais acheté ce roman sur les recommandations de quelqu'un... Il est assez loin dans ma pàl, du coup, je suis moins presssée de le lire.

Non, je ne suis pas très emballée par ce roman. Et pourtant, je l'ai entamé avec beaucoup d'a priori positifs : les recommandations d'une amie, un avis positif ici sur le forum de littérature, et aussi le fait que j'ai moi-même été très engagée dans des mouvements sociaux : deux longues grèves en 1991 et en 1996. Je pense que Mordillat est vraiment passé à côté de quelque chose d'important qu'on retrouve chez d'autres écrivains qui mettent en scène les luttes et les réalités sociales. Je pense à Zola, bien sûr, mais aussi à Steinbeck qui reste à mes yeux un modèle du genre.