Pour Magali Duru, les beaux dimanches sont ceux qui mènent de la clarté des petits matins paisibles et plein de promesses aux désespoirs des jours où la raison se perd. Les beaux dimanches débutent dans la quiétude du train-train quotidien, toujours, avec juste en arrière plan un peu de tension qui s'insinue, mais une tension familière, de celle qui naît du banal et des habitudes, rien d'extraordinaire, quelques fêlures quasi invisibles à l'œil nu. Il faut la plume de Magali Duru pour zoomer dessus, pour percevoir les failles qui se cachent sous la sereine apparence de la vie quotidienne. Et les beaux dimanches basculent soudain, du bleu au noir. Les beaux dimanches sont alors ceux des morts inexpliquées et des cadavres à dissimuler, ceux des vengeances, ceux des visites à l'asile ou au parloir, ceux, encore, des secrets de famille révélés et des pervers en chasse... Ce sont des dimanches baignés d'inquiétude et de douleur, des dimanches où la mort rode.
Oui, de beaux dimanches en vérité, bien racontés, menées par un style et une écriture serrés, pesés, sans un mot de trop : de l'art de révéler le minimum nécessaire ! Onze nouvelles qui illustrent le mal ordinaire, celui qui naît de sentiments profondément humains, parfois tellement difficiles à maîtriser (solitude, impression d'abandon, jalousie, désenchantement...), et qui finit dans les rubriques des faits divers. Onze récits qui prennent à la gorge et serrent un peu, histoire de nous maintenir captif jusqu'au dénouement, noir ou poignant, toujours surprenant !
le cri du lézard
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