Troisième partie de la reformulation du deuil de sa fille de quatre ans (après « l’enfant éternel » et « Toute la nuit »), cette fois menée à travers une méditation sur la mort et un voyage à travers l'art et la culture japonaise.
L'oeuvre prend sa genèse sur l’interprétation de l'énigme représentée par le mot sarinagara (« cependant »), utilisé par le poète Kobayashi Issa dans un de ses plus célèbres haïku que j’aime beaucoup et que je cite tel quel :
'tsuyu no yo ya -- tsuyu no yo nagara -- sarinagara' 'monde de rosée -- c’est un monde de rosée -- et pourtant, pourtant'
Hormis la couverture, j’ai été littéralement subjugué par ce titre, tout le roman qui suit, tout ce qu’il dit de la vie tient pour Forest dans le seul redoublement de ce dernier mot : … cependant
Un adverbe mystérieux, qui suspend et trouble plutôt qu’il ne clarifie le sens de la poésie. Un simple mot, dans la pleine expression de sa pesanteur, qui contient la souffrance de vouloir soutenir sur ces épaules l’angoisse des événements et des douleurs, et de ne pas y arriver.
Remarquable, en dix-sept syllabes.
Marqué de l'expérience personnelle de cette perte, Forest confirme par ce roman son engagement « pour la vraie littérature de notre temps », en déclarant que « toute vie, en vérité, est un roman. Et par conséquent, seulement le roman est en mesure de raconter la vie ».
La lecture de ce livre m’a troublé, bouleversé, ce fut une superbe découverte
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