Un beau carnet de voyage de Dupuy et Berbérian qui raconte leurs pérégrinations dans Tanger entre la médina, le socco, la casbah, quartiers arabes "anciens" et les quartiers "nouveaux" de la ville moderne. Une ville qui navigue entre identité arabe forte, ancien colonialisme, la "modernité" dure d'un port où accourent ceux qui rêvent d'Europe. Un concentré de cultures, un "melting-pot" improbable.
Je suis allé à Tanger en 2001. J'en ai rapporté des souvenirs merveilleux, d'odeurs, de couleurs, de vie. Je ne me retrouve pas trop dans ce Tanger décrit par les deux auteurs. D'accord pour les formes, les traits, mais moins sur les couleurs par exemple. Il faut dire qu'ils dessinent essentiellement en noir et blanc, ce qui ne convient pas trop ici. Par exemple dans les rares textes rédigés, un passage évoque justement les couleurs de Tanger, les roses, bleus, blancs, ocres... Pourtant dans ces pages, tout est en noir est blanc. Peut-être que les auteurs cherchent à se "disculper" en disant que seuls Matisse ou Derain auraient pu oser de telles couleurs.
Enfin, je trouve que dans un carnet de voyage presqu'exclusivement dessiné il manque quand même quelque chose.
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