Une suite surprenante mais agréable. L'intrigue est intéressante mais assez longue tout de même. L'histoire entre Julia et Malaussène devient belle et pleine de charme. Le principe du bouc émissaire continue de me plaire dans le sens où c'est selon moi une caricature de notre société.
Morceaux choisis :
" - C'est vrai, oncle Stojil, j'ai vu une fée, elle a transformé un mec en fleur
- Ca vaut mieux que le contraire, répond Stojil sans quitter l'échiquier des yeux.
- Pourquoi?
- Parce que le jour où les fées transformeront les fleurs en mecs, les campagnes ne seront plus fréquentables."
" Il y a ceux que le malheur effondre. Il y a ceux qui en deviennent tout rêveur. Il y a ceux qui parlent de tout et de rien au bord de la tombe, et ça continue dans la voiture, de tout et de rien, pas même du mort, de petits propos domestiques, il y a ceux qui se suicideront après et ça ne se voit pas sur leur visage, il y a ceux qui pleurent beaucoup et cicatrisent vite, ceux qui se noient dans les larmes qu'ils versent, il y a ceux qui sont contents, débarrassés de quelqu'un, il y a ceux qui ne peuvent plus voir la mort, ils essaient, mais ils ne peuvent plus, le mort a emporté son image, il y a ceux qui voient la mort partout, ils voudraient l'effacer, ils vendent ses nippes, brûlent ses photos, déménagent, changent de continent, rebelotent avec un vivant, mais rien à faire, le mort est toujours là, dans le rétroviseur, il y a ceux qui pique-niquent au cimetière et ceux qui le contournent parce qu'ils ont une tombe creusée dans la tête, il y a ceux qui ne mangent plus, il y a ceux qui boivent, il y a ceux qui se demandent si leur chagrin est authentique ou fabriqué, il y a ceux qui se tuent au travail et ceux qui prennent enfin des vacances, il y a ceux qui trouvent la mort scandaleuse et ceux qui la trouvent naturelle avec un âge pour, des circonstances qui font que, c'est la guerre, c'est la maladie, c'est la moto, la bagnole, l'époque, la vie, il y a ceux qui trouvent que la mort c'est la vie. Et il y a ceux qui font n'importe quoi : qui se mettent à courir, par exemple. A courir comme s'ils ne devaient plus s'arrêter. C'est mon cas."
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