Un très beau roman, qui remonte les générations à travers les paroles d'enfants de 6 ans, l'arrière-petit-fils, puis son père, la mère de celui-ci, et enfin la grand-mère, aux multiples prénoms...
J'ai vraiment tout aimé: l'idée, le fond, les personnages, le style...
Pour l'instant un de mes coups de coeur 2008!

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un petit rajout après avoir lu les différentes notes de lecture sur ce livre (hier c'était impossible, aujourd'hui c'est réparé, merci Andras!)

Je ne suis pas d'accord avec les lecteurs qui trouvent moins intéressants les récits des deux petits garçons... Ce sont deux enfants hypersensibles, qui souffrent de l'absence d'un des parents souvent en déplacement (le père pour l'un, la mère pour l'autre), surdoués, et contrairement à un des lecteurs, je pense que leur imaginaire est bien décrit, et correspond assez bien aux peurs et aux émotions d'enfants de cet âge.
Certes, leur langage est très évolué... C'est le cas pour les quatre enfants, mais il s'agit d'enfants surdoués, comme l'a souligné Larkeo, qui ont appris à lire presque seuls, et de bonne heure...

Il y a un fil conducteur entre ces quatre générations, cette fameuse "tache", ou marque de naissance, toujours du côté gauche du corps, vécu comme un talisman pour certains, comme une souillure pour d'autres, et qu'on s'acharne à enlever à Sol, comme si on voulait le couper complètement de ses racines... Pas étonnant qu'il ne veuille pas manger, qu'il refuse de mastiquer, ce petit garçon hypersensible et surdoué materné par une mère hyperprotectrice qui n'a jamais quitté son pays, qui ne parle qu'une seule langue, qui ne connait même pas une grande partie de la vie de son mari... Il est coupé en deux, entre ce qu'il vit, et son histoire, ou plutôt celle de ses ascendants, avec qui il garde un lien, cependant. Il est coupé entre son père et sa mère, que bien des choses opposent. Il en a été de même pour Randall.

Les deux générations précédentes, Sadie et Kristina, n'ont pas eu à subir cette scission, ce partage, du moins pas dès la naissance...
Kristina s'est formée en aimant sa famille nourricière, ce n'est qu'à 6 ans qu'elle a été coupée en deux, quand son histoire lui a été révélée.
Pour Sadie, elle a grandi élevée par ses grands-parents très rigides, par qui elle se sentait rejetée. Elle a grandi dans la culpabilité et le rejet, le besoin de reconnaissance et d'amour... et dans l'amour sans limites pour sa mère...

C'est vraiment un roman passionnant, et encore plus pour qui s'intéresse à la psychologie "transgénérationnelle"...et à la psychologie infantile. Pensée magique, culpabilité... tout y est!