J'entame ma note de lecture après avoir lu les deux discussions initiées il y a quelques mois suite aux notes de Sentinelle et mariecesttout, je peux dire d'office que mon sentiment est un mélange de l'agacement ressenti par sentinelle et de de l'admiration (si je peux dire ainsi) de mariecesttout.
Petit rappel des évènements ?
Bleue Van Meer est une adolescente de 16 ans, orpheline de mère élevé par un père universitaire et un peu fantasque qui a surtout assuré sa formation intellectuelle tout en la baladant d'un état des Etats-Unis à un autre au gré de ses emplois de prof itinérant. Bleue est donc une adolescente surdouée qui ne sait parler qu'en faisant des références à des ouvrages célèbres ou très pointus, à des films plus ou moins populaires ou même à son propre père. Bleue c'est aussi une adolescente solitaire qui semble être tout pour son père et pour qui son père est tout.
Sauf que pour cette année de Terminale Bleue et son père vont s'arrêter à Stockton. A Stockton, il y a Hannah Schneider, professeur de cinéma qui rassemble autour d'elle tous les dimanches une bande d'adolescents un peu paumés, un peu provocs et décide d'y intégrer Bleue pour une raison que nous ignorons. Ce qu'on sait dès le début, c'est qu'Hannah Schneider se suicidera.
Eclaircissons tout de suite le parallèle fait entre le Maitre des Illusions de Donna Tartt et La Physique des catastrophes :
Je ne sais pas si c'est parce que j'ai été influencée par vos notes mais en tout cas je ne me souvenais pas du tout qu'il y avait eu un parallèle de fait entre ces deux œuvres. Pourtant l'ouvre de Marisha Pessl m'a effectivement rappelé celle de Donna Tartt. Pourquoi ?
Pour le coté gros pavé qui met un certain temps à montrer dans quelle direction il va. Pour le coté groupe d'étudiant un peu sectaire rassemblé autour d'un professeur mystérieux, groupe fermé dans lequel va s'introduire un élément, un regard extérieur, une perturbation, pour le drame central autour duquel le livre est organisé et qui perturbe les équilibres.
Agacement ?
Ce que je dois m'avouer c'est sans doute que finalement je n'aime pas les gros pavés. Que ce soit justement Le maitre des illusions, ou Loin de Chandigarh ou encore La Physique des catastrophes, il me faut plus d'un mois pour les lire et il y a souvent toute une série de passages dont je me passerai bien. Bref il vient un moment ou je me dis souvent "bon il se passe quelque chose ou j'abandonne là ma lecture...".
De ce point de vue là, il y a effectivement 300 pages de trop ce livre. Je n'ai réellement commencé à m'accrocher à l'histoire qu'à la seconde moitié du livre et j'ai ressenti la première moitié comme une suite d'aventures provoquées par des ados provocs qui se bourrent la gueule tous les week ends et qu'une ado trop sage dont on se demande ce qu'elle fait au juste avec eux observe à grand renfort de citations littéraires...
Admiration ?
Tout cet ennui des premières pages ne m'a pas empêchée d'apprécier le style. Les citations sont souvent placées là avec beaucoup d'humour et c'est souvent délectable. Même si je ne voyais pas forcément où était la référence, je trouvais les citations intéressantes dans ce qu'elle révélaient du personnage de Bleue. Car je pense qu'il faut voir cette autobiographie de Bleue comme un exercice de style non pas de Marisha Pessl mais comme l'exercice de style de Bleue Van Meer elle même qui raconte son histoire un peu à la manière de quelqu'un qui rédigerait un mémoire (de fin d'études).
Alors vous pensez bien que quand il commence à se passer des choses, même si c'est complètement incroyable. Entre l'action et le style, il y a des moments jouissifs.
En résumé,
même si ma note de lecture est ambivalente c'est un livre que j'ai apprécié et que conseillerai à tous ceux qui n'ont pas peur des pavés et que les exercices de style et la chasse aux références littéraires amusent.
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