Le charme inattendu de Bolenchow. Une petite ville passée dans le cours de l'histoire récente d'un état à l'autre. « Les habitants de cette région de l'Europe orientale aiment raconter une blague qui reflète les continuels changements phonétiques et orthographiques : elle parle d'un tel né en Autriche, qui va à l'école en Pologne, se marie en Allemagne, fait des fils en Union Soviétique et meurt en Ukraine. Et sans jamais avoir abandonné son village ».

« Les disparus » parlent de la diaspora de la famille Mendelsohn avec comme point de départ Bolechow.
Ces personnes semblent vouloir cacher sous le tapis d'un inexorable rire tragique, une histoire terrible. Sa trame est toujours la même : les parents et les amis, maintenant émigrés en Amérique, pleurent lorsqu’ ils rencontrent le visage de cet enfant.
Une inéluctable interrogation, donc, accompagne cet enfant qui, une fois adulte, cherchera à y répondre en se mettant sur les traces de l'oncle Shmiel, disparu au cours de l'Holocauste.

Ce livre, de plus de 600 pages a la tranche de côté si rigide qu’on fatigue à le tenir ouvert et son poids appréciable en rend même la lecture physiquement éprouvante.
Ce qui n’est, heureusement pas le cas de l'écriture, bien que l’on passe des anecdotes aux commentaires de la bible juive, en traversant des pages dédiées à de profondes considérations sur la structure de la narration et sur la comparaison entre la mythologie grecque et l'histoire sacrée de peuple hébreu.
Le récit est comme une spirale qui attire le lecteur sans arrêt, même s’il est dépourvu de suspense.

C’est comme s’il réussissait à solliciter des archétypes d’histoire que tous semblent connaître à l’ avance.
La famille, la diaspora, l'holocauste, la bible, les hébreux, la méditerranée, l'Europe orientale, l'Amérique. Le nazisme. La stupeur de pouvoir lire une histoire disparue.
Mais dont il est vital de conserver la mémoire.

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