Come back, Jack.
Notre anti-héros, Jack Taylor est de retour de son exil londonien.
Il se replonge dans la violence de sa ville natale, Galway.
Jack Taylor accepte d’enquêter sur une série de meurtres chez les «Tinkers*», 4 d’entre eux ont été retrouvés le crâne fracturé à coup de marteau, un cinquième, la main tranchée, s’est vidé de son sang. Sweeper, leur chef, renseigne Jack, la police parle de guerres des clans, et délaisse l’enquête. Jack, entre des retrouvailles et des ruptures, de cuites carabinées en défonces phénoménales, l’enquête va cahin-caha. Ses contacts avec ses ex-collégues de la police irlandaise sont plutôt musclés. Ses démons déjà présents dans «Délirium Tremens» reprennent le dessus.
La mort d’un tinker n’intéresse personne. En plus, tous étaient des alcooliques notoires et la ville de Galway a d’autres problèmes, un fou tue les cygnes, symboles de la ville, Jack accepte aussi ce travail. Tous ces morts ont un point commun, ils ont entre 25 et 30 ans et sont tous alcooliques ! Tout semble désigner un éducateur Ronald Bryson, Jack le croit, mais est-ce la vérité ?
Comme en plus Jack a une relation avec une jeune fille que Ronald terrorise ! Jack doit en plus faire face à sa propre mère, comment voulez-vous rester lucide ? Surtout si la drogue et l’alcool s’en mêlent ?
Jack Taylor est égal à lui-même ; non même pire après la Guinness et le whiskey (péchés véniels pour un irlandais) la cocaïne ! J’adore toujours ses références littéraires qui démontrent une grande érudition. Il cite Sylvia Beach (mécène et éditrice de James Joyce), des auteurs comme Walter Macken, autre écrivain de Galway. De Allan Ginsberg à Walt Whitman, de George Pelecanos à Samuel Beckett, il nous parle de la littérature en tant que thérapie.
Il semblerait qu’après un mariage malheureux et un retour au pays, il ne se soit pas assagi.
Toujours une écriture hors-norme ; sautant du coq à l’âne, des retours en arrière et des descriptions pathétiques d’un homme en perdition. Avec en prime une plongée dans ce monde très fermé des tinkers. Encore un excellent roman noir, très noir, loin des clichés de la verte Erin.
Extraits :
- Je me suis dirigé vers chez Charlie Byrne, une librairie d’occasions. Enfin « LA librairie ». (Cette librairie existe réellement «Kennys Book »).
- Il faut donner raison à Flann O’Brien : « Une pinte de bière et rien d’autre ».
- Ca fait Synge en diable !
Singe toi-même !
Mais, non ! Synge, «Le baladin du monde occidental….
-D’habitude je respecte le whiskey. Ni glaçons, ni eau. Je le bois sec.
- Tous des enfants de Dieu pour tant….
Les tinkers ne sont les enfants de personnes.
- S’il buvait ce n’était pas à cause de sa propre noirceur, mais de celle des autres.
- Keegan arborait un sweat blanc frappé du logo «Póg mo thóin» (Kiss my arse en gaélique. Le nom «The pogues» en est un abrégé)
- «Y a qu’un poivrot pour retrouver un poivrot»
*Tinkers : Littéralement rétameur, terme péjoratif désignant les gens du voyage. Ces gens n’ont rien de commun avec leurs homologues européens. Ils descendent en grande partie de travailleurs itinérants et de paysans expulsés par les propriétaires terriens anglais.
Titre original : The Killing of the Tinkers.
Editions :Série Noire / Gallimard.
Yvon, littérature d'Irlande, de Bretagne et d'ailleurs.
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