La Terre vient de subir une catastrophe apocalyptique, vraisemblablement des incendies gigantesques. La cendre est en effet omniprésente et les survivants doivent continuellement porter des masques de protection. L'origine de cette catastrophe est douteuse, l'auteur ne nous en dit pas trop là-dessus. On pressent une origine humaine d'une sauvagerie inimaginable.
On suit le voyage d'un père et son fils miraculeusement survivants : ils se dirigent vers le sud du pays dans l'espoir d'échapper à l'hiver, dans l'espoir de trouver de la nourriture, dans l'espoir de continuer à vivre. On assiste à une succession de malheurs, d'accidents, d'horreurs insoutenables, de misère et de famine. Les rares hommes rencontrés sont avant tout des dangers potentiels dont il faut se protéger. Le point de vue de l'auteur sur cet avenir post-apocalyptique est donc extrèmement triste et pessimiste. Il y a quelques lueurs d'espoir dans cet océan d'horreur, comme la relation du père et de son fils...
Il y a un certain nombre de classiques d'anticipation sur une terre post-apocalyptique : "Niourk" par Stanilav Lem, "Ravage" par Barjavel, "L'oiseau d'Amérique" par Walter Tevis...) Les romans plus récents : "Les trois reliques d'Orvil Fisher" par Thierry Di Rollo, "Le monde enfin" par Jean-Pierre Andrevon, et d'une certaine manière "Ilium" et "Olympos" par Dan Simmons... Aucun n'est optimiste sur le comportement de l'homme dans un tel contexte. Plus que l'histoire de l'apocalypse, l'évolution de la nature humaine, on a affaire à des exercices d'imagination et de style. Si "La route" n'apporte pas un point de vue original à ce "genre" (au sein de l'anticipation), je dois reconnaître que l'écriture est belle, agréable à suivre. La construction en petites scènes est originale, un peu difficile à suivre au début mais rapidement on suit l'intrigue qui se déroule comme un road-movie traditionnel.
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