Ryû Murakami est connu pour ses romans sombres, malsains et précipitant la société japonaise dans un abîme qu'elle a elle-même construit.(ce qui n'est pas sans rappeler les oeuvres du réalisateur japonais Takashi Miike).
Parasites ne fait pas exception à la règle : Un jeune homme Uehara vit en reclus depuis plusieurs années. Il supporte à peine sa mère qui vient lui rendre visite régulièrement pour le nourrir et l'emmener chez le psychiatre. Uehara passe son temps à regarder la télévision et à jouer aux jeux videos. Bourrés de calmants il est parfois pris d'accès de colère et frappe sa mère violemment. Et puis un jour les choses changent : il voit une journaliste à la télévision qui parle d'une maladie encore peu connue du monde et qui semble s'inquiéter des différentes infections qui pourraient exister sans que le commun des mortels en est conscience. Uehara pense qu'il va pouvoir confier son secret à cette journaliste.
Il découvre donc Internet et commence à créer des liens avec l'extérieur.
Ryû Murakami décrit l'enfermement, la violence contenu, l'étouffement avec une exactitude déconcertante. Il fait évoluer son personnage doucement, le mène inexorablement vers l'apogée de la violence (ici : le meurtre). Uehara redécouvre la vie, les sensations tranquilles d'être là tout simplement.
Ce roman traite en fond du non sens de l'existence. De l'inutilité de la vie. Il remet en question toute l'organisation de la société : metro - boulot - dodo. Mais pour aller où ? Et pour quoi faire ? Uehara est celui qui a décidé de se reclure. Qui ne sait plus qui il est et pourquoi il existe ! Grâce à Internet il va de nouveau lier sa vie à quelque chose, trouver un sens profond à son existence. Même si ce sens doit passer par la destruction des faibles, des soumis, des automates de la vie.
Ce roman est très prometteur par le sujet. Malheureusement le style froid, distant empêche parfois le lecteur de s'approprier réellement l'histoire. Murakami décrit des actes, des évènements, son personnage évolue, change de direction sans que l'on comprenne vraiment pourquoi.
Le lecteur se retrouve un peu dans la situation d'Uehara quand celui-ci décide de sortir : dans la découverte, l'apprentissage au jour le jour, l'avancée inéluctable vers le sens. C'est un roman parfois difficile à suivre mais dont on veut tourner rapidement les pages pour savoir où va nous mener l'existence d'Uehara.
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