Relecture salutaire d un des piliers de ma bibliothèque dans une nouvelle édition qui présente une couverture flateuse mais érronée (deux hommes, ou femmes, qui marchent dans un paysage steppique...). Ne cherchez pas la photo l ISNB est inopérant.
C est ce bouquin qui me donna le virus des voyages lorsque j avais 18 ans.
En 1951 deux suisses un peu allumés décident d aller en Inde en automobile. Il faut s imaginer l époque ; c est l après guerre, le moyen- orient est encore instable et n a que peu changé depuis le début du siècle, l Afghanistan n est pas encore la proie des routards, encore moins des russes, d Al Quaida et des forces de l Otan... la chignolle c est la "topolino" une Fiat basique qui servit de modele à la Simca 5...
Formidable livre! et à cent lieues des livres de voyages actuels qui confondent voyage et performance ; je pense particulierement aux livres de Tesson(L axe du loup) et des "Poussin" (Africa trek) ; je ne crache pas dessus, au contraire, je les ais lus, ils sont formidables de courage de passions humanistes (pas trop Tesson cependant !), bref chapeau les gars ! Mais Bouvier c est totalement différent, lui c est un poète ; il cite plus facilement Hafiz ou Baudelaire que Décathlon ou Biafine...
Accompagné par Thierry Vernet, qui réalisera les dessins du livre (le point faible à mon avis), Bouvier rompt les ponts et les liens vaudois ; il part sans esprit de retour (ou si peut...). Yougoslavie, Bulgarie,Turquie (déjà agitée...), Perse ( hé oui Bouvier appele l Iran la Perse),l Afghanistan et puis enfin l Inde dont il nous épargnera les misères puisque le livre se fini à la Kyber Pass.
Ce livre est un enchantement ; Bouvier écrit dans une langue limpide et ses tournures de phrases ont un peu de l archaisme désuet des écrivains d avant-guerre. Il y a trop de citations, phrases, chapitres, aphorismes que je voudrais vous faire partager, je vais juste recopier les dernieres phrases du livre, et... bon voyage....
" Repris mon passeport paraphé,(il est à la frontière Afghanistan-Pakistan) et quitté l Afghanistan. Il m en coutait. Sur les deux versants du col la route est bonne. Les jours de vent d est, bien avant le sommet, le voyageur reçoit par bouffées l odeur mure et brulée du continent indien."
Amis voyageurs lisez ce livre ! ( et les pantouflards aussi) !
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