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[Le sommet des dieux. T. 4 | Jiro Taniguchi]
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Franz



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Posté: Dim 02 Déc 2007 21:02
MessageSujet du message: [Le sommet des dieux. T. 4 | Jiro Taniguchi]
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Les voies détournées (la face sud-ouest) pour atteindre les 8 807 mètres de l’Everest en hiver sans oxygène sont éprouvantes pour le photographe alpiniste Fukamachi, toujours sur les traces de Habu Joji, avec son consentement cette fois-ci. Le 4e volume du Sommet des dieux est centré sur l’ascension extraordinaire de Habu. Une fois la course lancée, le lecteur va retenir son souffle et se cramponner au livre comme à une paroi de glace. Les hommes vont au bout d’eux-mêmes, de leurs forces et de leur volonté. Les chutes de pierre, le vent glacé, les ponts de neige sur les rimayes (crevasse entre le glacier et la roche) peuvent s’avérer mortels. Le manque d’oxygène et le froid alentissent les gestes, engourdissent l’esprit. Les hallucinations s’en mêlent. La mort rôde. L’Everest est vivant ; il produit des sons rageurs, des grognements sourds et garde les yeux grands ouverts dans la nuit. Habu sait qu’il gravit une montagne habitée. Auparavant, il s’est entraîné chaque jour à calculer mentalement l’intervalle entre deux chutes de pierres. Ainsi, il reste attentif au moindre mouvement de la formidable masse de roches, au plus infime tressaillement du flanc de l’animal qu’il cherche à gravir. L’itinéraire a été répété mentalement durant des années. Il est connu dans ses moindres détails : la cascade de glace se franchit en deux heures trente ; ensuite quatre heures suffisent pour atteindre 6 500 mètres dans le Khumbu oriental et dresser le bivouac de la première nuit. Le lendemain, rimaye, Warship Rock, 1 100 mètres de dénivelé sur des parois de glace à 45° jusqu’à la Tour grise, à 7 600 mètres, en huit heures sans arrêt. Deuxième nuit contre une paroi rocheuse où seule une zone de 60 centimètres offre une sécurité très relative. Allonger ses jambes est impossible. Un simple caillou chutant prend une vitesse et une force vertigineuses : « Si j’avais étendu mes jambes dix centimètres de plus, elle [la pierre] m’aurait écrasé le pied. ». Le dernier camp est installé à 8 350 mètres après le franchissement du grand couloir de glace, d’une paroi verticale de trois cents mètres qui constitue le passage le plus délicat du parcours, huit heures d’escalade non-stop. Le 4e jour amène au sommet en huit heures, théoriquement.
En dépit des cadrages serrés sur les personnages, des grisés parfois soutenus, le trait fin de Taniguchi semble s’estomper dans l’immensité blanche des neiges éternelles et diluer les hommes dans la montagne. Le manga sait prendre son temps pour raconter une histoire. Les scènes s’étirent à l’extrême, rendant l’ascension presque tangible. La fatigue et la souffrance creusent les traits. Il n’y a pas de répit. La vie s’accroche à une saillie, à une corde, à une idée (réchauffé avec le thé chaud du thermos, le piton peut enfin s’enfoncer dans la glace dure comme le roc). Être un homme tient décidément à peu de chose. Yumemakura Baku sait visiblement de quoi il parle. Le Sommet des dieux est une œuvre majeure.

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