Angleterre, années 1920.
Maurice Hall part faire ses études à Cambridge, hanté par des rêves et des impulsions qu'il ne s'explique pas. Il y rencontre Clive Durham auquel le lie une amitié faite de discussions littéraires ou théologiques et parfois de tête-à-tête où il paraît naturel d'exprimer son affection en se caressant les cheveux. Jusqu'au jour où Clive déclare à Maurice son amour pour lui.
C'est un livre avec lequel j'ai rendez-vous depuis presque vingt ans, que je me décide à honorer. J'avais eu une mauvaise expérience avec "Avec vue sur l'Arno", que j'avais trouvé à la fois trop convenu et trop chichiteux (OK, OK, il faut toujours replacer les oeuvres dans leur contexte, mais justement, je n'aime pas le contexte). Ici on peut dire que Forster s'éloigne du schéma que j'aurais attendu d'un tel auteur pour raconter les affres d'une homosexualité clandestine et réprimée, ce qui soutient l'intérêt. La plupart des rebondissements, après la déclaration de Clive, allaient dans des directions inattendues et intéressantes.
Je suis juste un peu perplexe sur un passage, que je ne peux m'empêcher de soumettre à votre sagacité : à un moment donné, Maurice, émoustillé par Dickie, un jeune homme, lui signale en le raccompagnant à sa chambre un soir, avec des sous-entendus à couper au couteau, qu'il dort quant à lui au grenier et qu'il y est seul, et que s'il a besoin de quoi que ce soit... Puis, cela dit, il s'en va, point.
Quand il y repensera plus tard, Maurice se reprochera d'avoir "presque violé" un jeune homme !
A votre avis, est-ce une nouvelle manifestation de l'exagération que je n'aimais pas chez Forster ou, pour une fois, y aurait-il un peu d'ironie derrière cela ?
Donc j'ai lu presque d'une traite ce roman, le lâchant à regret, le personnage principal acquérant de la sympathie et les directions étant tellement inattendues qu'on veut les suivre.
Et maintenant, j'aimerais voir le film d'Ivory !
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