Terre de rêves, terre d'oubli, terre de vide... Le titre du manga japonais pourrait se décliner à l'envi comme un chapelet ou un moulin à prière. Jirô Taniguchi bénéficie d'une édition francisée (lecture à l'occidentale, de gauche à droite) de qualité en noir, blanc et gris, chez Casterman, dans la collection Ecritures. Le dessin est fin et soigné. La narration est fluide. Le découpage montre une grande maîtrise. D'où provient le léger ennui alors ? De l'éloge des bons sentiments, de l'absence de colère, de la vacuité des existences ? Les cinq histoires de cette bande dessinée intimiste développent toutes un lien entre l'homme et l'animal. Si les quatre premiers chapitres se tiennent (un couple sans enfant perd son vieux chien, adopte une chatte, ses chatons et reçoive leur nièce), le dernier chapitre intitulé La terre de la promesse, fait pièce rapportée. Que vient faire le léopard des neiges au sommet de l'Annapurna, à plus de 8 000 mètres d'altitude ? La panthère aurait davantage sa place dans Le sommet des dieux ou dans le récit de Peter Matthiessen. Tout cela est mollasson, lénifiant, larmoyant. C'est dommage car Taniguchi est un auteur prolifique mais talentueux.
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