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[Biographie de la faim | Amélie Nothomb]
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andras




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Posté: Mer 10 Mai 2006 18:32
MessageSujet du message: [Biographie de la faim | Amélie Nothomb]
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Je suis mitigé au sujet de ce livre. J'ai pris du plaisir à le lire, il est court et s'avale très vite, je dirais même un grand plasir dans la première partie (le Japon, la Chine). Puis le plaisir s'est estompé dans la seconde partie (New-York, le Bengladesh) pour laisser place à ce qui n'est pas de l'ennui (c'est trop court, on n'a pas le temps de s'ennuyer) mais une sorte déception comme si une promesse n'était pas tenue. J'ai lu beaucoup mieux sous la plume de Nothomb (Hygiène de l'Assassin, Stupeur et Tremblements) et je trouve que ce livre cède à la facilité et n'honore pas la promesse de son titre. Nothomb affiche sans vergogne dès les premières pages : "La faim c'est moi" comme Flaubert clamait en son temps "Mme Bovary c'est moi". On s'attend à quelque chose de fort, de puissant, de démiurgique et, en dépit de quelques belles scènes comme l'adieu à la gouvernante japonaise, la montagne de la faim n'accouche que d'une souris ... famélique. L'épisode de l'anorexie est particulièrement frustrant. De la part d'une perpetuelle affamée, on s'attend à quelque chose de terrible, et si on subodore que cela le fut *réellement*, le récit qu'elle en fait est très plat et elle évacue rapidement cet épisode comme une amie d'enfance devenue encombrante. D'ailleurs Nothomb nous raconte très peu de choses des autres dans ce recit autobiographique. Certes il s'agit d'elle et de sa faim, mais ne se nourrit-on pas aussi des autres ? Même quand elle parle des autres, elle en dit si peu de choses qu'il est difficile de se les imaginer. Ainsi de son père et de sa mère, véritables fantômes de cette enfance amélienne, mais aussi de sa soeur Juliette, très souvent citée mais dont on n'apprend finalement si peu de choses, en tout cas trop peu pour qu'on la sente exister. La faim inextinguible d'Amélie Nothomb l'aurait-elle amenée à phagociter ses personnages pour qu'ils ne soient plus que l'ombre d'eux-mêmes ?
Je me rends compte que j'ai plus parlé de ma déception que du plaisir que j'ai tout de même pris à la lecture de ce livre. Le lecteur peut être injuste et se repaître des auteurs dont il a ingurgité gouluement les livres. Je revendique ce droit. ;-)

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