Pourquoi j’ai tué Pierre traite d’un sujet sensible (l’abus sexuel d’un enfant) à la première personne
Pourquoi j'ai tué Pierre a reçu le prix du public à Angoulême.

Au départ, Olivier Ka a écrit un texte, sans savoir si celui-ci allait devenir un roman, un simple journal ou toute autre chose. Grâce à son ami Alfred, c’est en image que le texte sera adapté.
L’album commence quand Olivier a 7 ans : une enfance visiblement heureuse auprès de ses parents baba-cool et de ses grands-parents croyants et très pratiquants. Le dernier chapitre s’ouvre sur un jeune homme de 35 ans, perdu, déboussolé, déprimé par son enfance.
La torture morale, la culpabilité de l’enfant abusé par l’amitié d’un adulte est magnifiquement retranscrite ici. D’anecdotes à priori anodines, on plonge dans cette histoire émouvante, tendre, triste, passionnante, touchante. Rien n’est laissé au hasard : la tension est palpable, l’émotion immense.

Le dessin suit parfaitement le rythme de l’histoire : clair et net pour les moments heureux, sombre et hachuré, presque angoissant dans les moments forts. Tel un caméraman, Alfred entre dans l’histoire sans jamais en faire trop. La mise en scène finale est surprenante : le dessin fait place aux photos.

La lourdeur du sujet traité est magnifiquement abordée ici, avec pudeur et beaucoup d’émotion.
Un réel coup de cœur.

Impressionnante est aussi la morale finale, cette volonté de replacer l’individu face à ses actes, sans exalter plus que nécessaire l’esprit de vengeance. A lire impérativement.

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