Danseur
traduit de l'anglais ( Irlande) par Jean Luc Piningre
editions Belfond
Nous sommes prévenus d'emblée, c'est un roman, non une biographie. Seuls les noms de Rudolf Noureïev, Margot Fonteyn, et d'autres appartenant à l'actualité de l'époque, témoignent qu'il s'agit de fiction autour d'un personnage légendaire pour tous, même les plus ignorants de l'art de la chorégraphie et du ballet. Les points forts de sa vie : sa naissance en 1938, fils d'un ancien commissaire politique aux armées, sa fuite hors d'URSS, et sa mort à Paris.
Dans les personnages qui foisonnent dans ce très beau livre, ce n'est pas celui de Noureïev, cet homme passionné par son art, qui restera à jamais déchiré par la douleur de l'exil et dont la vie sera une course permanente vers toujours plus d'on ne sait quoi, qui est le plus mis en scène par Colum Mc Cann. D'ailleurs, il lui fait dire : "Tout le monde parle de moi, et tout le monde se trompe... Oui, même moi. Mais moi, je le fais exprès... personne ne me connaît, moi."
Les personnages les plus importants du roman sont tous les personnages secondaires. Le début du livre est magnifique. Il parle de la mère de Rudi, qui, à l'instar de nombreuses jeunes filles, tentent d'apporter un peu de douceur et de réconfort aux hommes revenant de la guerre simplement en les lavant, après avoir avec astuce réussi à construire des baignoires.
Interviendront ensuite de nombreux autres personnages, chacun avec leur voix propre et leur humanité. Et c'est là, véritablement, qu'on retrouve le grand Colum Mc Cann des "Saisons de la nuit", dans sa façon d'aborder la description du moindre petit intervenant avec une tendresse qui lui est propre. Le récit d'une vie mythique, réinventé avec beaucoup d'émotion.
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