"roman magique sur la magie" dit Le Goff; roman sur le pouvoir "démiurgique" de l'imagination et de la création littéraire, jusqu'à l'horreur et au crime; personnages n'existant et ne s'exprimant que par références littéraires et historiques interposées; flash-backs sur la vie d'un jeune Italien étudiant en lettres aux prises avec Mai 68, de façon bien différente de ce qu'aurait pu vivre l'un de ses homologues français, mais enfin aboutissant à un parcours semblable; émotions et sentiments (ludiques puis craintifs enfin maîtrisés) d'un lettré d'âge moyen face à ses premières tentatives d'écriture numérique créative; ironie cruelle contre le milieu de l'édition en général et de l'auto-publication en particulier; mais surtout, toujours, constamment, ce rationalisme humaniste qui ne peut s'empêcher de dénigrer l'univers des "diaboliques", apprentis Templiers ou soi-disant Rose-Croix, mordus d'ésotérisme, lecteurs acharnés de littérature fantastique. Car si la recherche d'un sens est le propre de l'homme - dixit Eco - la quête d'un arcane est aussi éternelle que l'humanité, mais non pour cela exempte d'une saine détraction!
Lu deux fois, mais pourrait l'être encore et encore; ça ne ferait qu'accroître notre sentiment d'insuffisance à tout comprendre, ce qui est, dans le fond, le seul véritable message métatextuel de ce roman...
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