Un peu au hasard j ai choisi ce livre à la bibliothèque de ma ville plus pour l auteur, Michel del Castillo, que pour le sujet: Colette. Je n ai jamais terminé un livre de cette écrivaine, le style-que d aucuns portent aux nues- me fatigue par ses phrases trop construites, trop ciselées, l on sent à la lire qu elle a du peser chaque mot,mesurer chaque adjectif...
Par contre la vie de Colette ,comme consistance de ses oeuvres, m a toujours interéssé ; et avec Michel del Castillo comme biographe nous ne sommes pas déçu ! Plutot que de reprendre le fil de la vie de Colette de la naissance à la mort, une bonne dizaine de biographes l ont déjà fait, M del Castillo s attache a réveler les rapports entre la vie de Colette et son oeuvre écrite ; il officie à la maniere d un détective pour nous dévoiler les liens "secrets" qui unissent évennements et création de l Oeuvre. Il nous montre une Colette inflexible à peaufiner son mythe de femme libérée, de paysanne bourguignonne "issue d une famille pauvre", d une femme en proie à la rapacité des hommes...Car toute sa vie, jusqu a l image de la bonne vieille dame du Palais Royal, Colette n aura de cesse de réecrire l histoire, l histoire de sa vie... Et c est tout le mérite de M del Castillo de décaper un peu la statue du Commandeur ; il fait justice à tous les protagonistes de la saga "Colette" : Willy, Missy la scandaleuse, Henry de Jouvenel .... , il remet les pendules à l heure et pointe l égoisme de Colette, son interessement à l argent, son apolitisme qui frise la désertion, son manque de reconnaissance...
Mais qui aime bien chatie bien ; M del Castillo admire dans Colette sa pugnacité, son amour de la vie porté au plus au point, et il se remémore ses premieres années de retour d Espagne , quant la lecture de Colette était synonyme de France ! et puis il ne faut pas s étonner que cet auteur ait pris Colette pour sujet de livre ; pour qui connait M del Castillo, (enfin je veux dire ses livres), l enfance, les relations père-mère-enfant, l importance de la langue, la construction d une Oeuvre, toutes ces données sont primordiales.
Page 289 il se découvre : " Ceux qui n ont pas eu à rougir de leurs parents ne devinent pas cet écoeurement, une gale de la mémoire. Mieuxqu un autre sans doute, j étais apte à relever ces signes..
(il parle des relations tendues entre Colette et sa fille).
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