Willy G. Christmas, clochard. Ecrivain et poète aussi. Inventeur un peu. Mr Bones, son chien, son seul compagnon. Et Willy meurt dans une ville inconnue et Mr Bones est livré en lui-même. Ne pas en raconter plus de l’intrigue. C’est vif et rapide, moins de deux cent pages et toujours ce rythme endiablé.
Quand je dis que l’auteur trouve la corde sensible, ce n’est pas tellement dans la relationnel d’amour fusionnelle, absolument passionnelle et déraisonnée de l’humain pour son chien, son meilleur ami quand il n’a que lui (le clochard, l’enfant peu désiré, tout y est). C’est avant tout le chien lui-même. Et l’histoire se vit depuis le cœur et la raison de Mr Bones. Auster chercher personnifie à l’extrême un chien capable de communiquer avec ses moyens canins, qui entend les hommes, les comprend parfois mais à l’état brut.
C’est aussi l’éternelle question des attentes et de la communication. Que laisse-t-on transparaître de ce que l’on veut de l’autre ? Quand sait-on que l’autre vous comprend, quand arrête-t-on de simplement le soupçonner ? Une magnifique projection de nos espoirs et illusions, comme si le chien était encore la seule planche de salut de cet homme qui part pour Tombouctou. Tombouctou c’est la mort. Tombouctou c’est ailleurs. Mais sans son maître ou sans son meilleur ami à quatre pattes, Tombouctou c’est aussi déjà ici.
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