[Tragédies, tome 3, Héraclès - Les Suppliantes - Ion | Euripide]
Une tragédie d'Euripide :
Héraklès.
J'avais déjà lu
Les Suppliantes et je réserve
Ion à une autre fois.
C'est la terreur à Thèbes : l'affreux Lycos, fils de Lycos et de Dircé, a tué Créon, le roi légitime (que vous avez tous rencontré, au moins dans l'
Antigone d'Anouilh) et s'avisant que les trois fils de Mégara et de... Héraklès (rien que ça !) deviendront grands et certainement prétendants non seulement au trône mais à une vendetta en règle dans les vieilles familles grecques, s'apprête à les trucider, mère et grand-père (Amphytrion) compris.
Les scènes de lamentations des futures victimes, très codifiées, ennuient un peu, puis soudain, d'un petit coin surgit Héraklès, de retour des Enfers d'où il avait délivré Thésée (mais il avait pris tant de temps pour ce faire qu'on le croyait mort). Hop, on tue Lycos et on n'en parle plus.
Mais un rebondissement inattendu survient, avec l'arrivée d'Iris, messagère de Zeus et de Lyssa, et la pièce prend un tour très surprenant, et l'intérêt pour la lecture (en tout cas, le mien) remonte nettement. J'y ai retrouvé ce qui m'avait tant séduite dans
Les Bacchantes, du même Euripide, de loin ma pièce préférée de cet auteur. Certaines déclarations d'Héraklès sont à la limite du blasphème, à peine tempérées par les répliques de Thésée, et cette audace, dans un cadre religieux, m'impressionne.
Je me suis fait une petite fiche pour suivre les généalogiques entortillées (j'avoue que le grand Héraklès n'est pas le personnage mythologique que je maîtrise le mieux) et les inventions d'Euripide, car le coquin se permet quelques distorsions par rapport à la tradition.
Lu pour le
Challenge MEP 2007.
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