Ce roman fait suite à « Bienvenue au club », où nous retrouvons les personnages 20 ans plus tard. Il est conseillé de lire ce premier tome auparavant même si cela n’est pas indispensable : l’auteur nous fournit un synopsis du premier tome à la fin du deuxième.
« Le cercle fermé » aurait pu s’intituler « Les illusions perdues » tant la question existentielle en toile de fond de ce deuxième tome pourrait être la suivante : qu’avons-nous fait de nos 20 ans ?
Le grand talent de Jonathan Coe est de combiner "la petite" et "la grande" histoire.
Par l’intermédiaire de nos quadras se profile l’Angleterre désenchantée de Tony Blair, homme « de gauche » poursuivant une politique « de droite », privatisant plusieurs secteurs des services publics (scolarité, soins médicaux, chemins de fer) et s'engageant dans une guerre en Irak que personne ne soutient vraiment, à part lui, ses ministres, ses députés, les conservateurs et les américains.
Roman social, politique mais également intimiste : les questions de nos quadras, qui ont bien des difficultés à assumer leurs choix de vie, font fatalement échos aux nôtres.
Quel respect avons-nous témoigné envers nous-même ?
Dans quelles proportions nos actes et nos choix présents sont-ils la continuité de nos espoirs d’hier ? Qu’en est-il de nos anciennes blessures mal cicatrisées ? Quels impacts ont-ils eus sur notre vie présente ?
Nous a-t-il manque du courage, de l’opiniâtreté, de la persévérance ?
Avons-nous abouti à ce que nous attendions de la vie ? Quelles compromissions avons-nous faites pour y parvenir ?
Comment faisons-nous face à nos désillusions, nos échecs ? Que pouvons-nous en faire pour évoluer, aller de l’avant ?
Que de questions que nous partageons avec eux.
Nos quadragénaires ont décidé, bon gré mal gré, de boucler la boucle car, finalement, il n'est jamais trop tard pour changer !
« Le cercle fermé » est, en ce qui me concerne, un bon roman d’un bon auteur.
Extrait :
A propos de Steve, qui a repris contact avec son premier amour, alors qu'il est marié et père de amille. Il n'a pas osé le dire à sa femme.
Benjamin : "Ecoute, dit-il, à ta place, j'éviterais de me torturer. Je sais ce que Valérie a représenté pour toi. C'était la première, hein ? Ce genre de choses, ça ne s'oublie jamais, ça ne s'efface jamais. Alors si tu as l'occasion – si tu te donnes l'occasion – de revenir sur les lieux du passé, de les revoir et de comprendre que tu n'y as plus ta place, personne ne peut te le reprocher. Tu as besoin de boucler la boucle.
Comme tout le monde. Car c'est bien de ça qu'il s'agit, je crois."
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