"La scène se passe dans un petit restaurant de centre-ville qui pour 9,50 Euros propose un plat du jour, un dessert et un quart de vin - rouge, blanc ou rosé."

Aux tables 3, 4 et 5, on parle, on se raconte des choses, on tend l'oreille, et bien sûr on saisit des bribes de conversations voisines qui intriguent, égarent, amusent, indignent…


Des trois couples qui vont se croiser dans ce lieu, le premier d'entre eux est constitué de deux hommes, l'un agent immobilier d'une trentaine d'années et l'autre la soixantaine sportive. L'auteur décrit les personnages, leurs pensées du moment. Elle les intègre au lieu, la salle de restaurant, par les observations que l'un et l'autre font sur la serveuse, les autres clients, sur les plats servis. Sous l'apparente familiarité des descriptions et des observations se révèlent les rapports que les personnages ont entre eux et le regard qu'ils portent sur les autres. Une simple phrase émise en arabe, "Tous les hommes qui sont ici sont des cochons" saisie au vol par le plus âgé des 2 hommes va ainsi soulevé une série de suppositions, suspicion voire animosité à l'égard de celui qui l'a prononcée : un homme maghrébin accompagné par une jeune femme. La scène et les interrogations sur le sens de cette phrase vont être reprises du point de vue d'un troisième couple, une mère et son fils ado. qui vont tour à tour émettre des hypothèses avec une plus grande objectivité. La vision sur la scène et les personnages passe ainsi d'un point de vue à l'autre, sans se fixer avec un rebondissement dans l'avant - dernière scène (un autre point de vue, celui du couple maghrébin) et une conclusion très drôle sous forme de dialogue entre les deux serveuses du restaurant.

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