[Rafael, derniers jours | Gregory Mcdonald, Jean-François Merle (Traducteur)]
Alors moi j'ai vraiment a-do-ré cette histoire.
Je pense que le 4ème de couverture induit quelque peu en erreur : on s'attend un peu à ce que le livre ne parle que du tournage de ce snuff. Il y a bien un chapitre qui en parle : le 3ème chapitre contre lequel l'auteur nous met en garde en disant qu'il estime ce chapitre nécessaire, mais qu'il n'est pas obligatoire de le lire. Dans ce chapitre, le "producteur" explique à Rafael dans le détail de quelle façon il sera torturé, afin d'être sûr que celui-ci sache ce qui l'attendra et ne renonce pas.
Mais tout le reste du livre parle en fait d'un homme qui regagne sa dignité humaine parce qu'il a repris son destin en mains et a choisi l'heure et le lieu de sa mort.
Après avoir conclu l'accord pour tourner dans le film et avoir reçu une avance de 200 dollars, Rafael revient dans sa communauté les bras chargés de cadeaux. Là on découvre un groupe de gens qui vivent à côté d'une décharge, qui n'existent pas aux yeux de l'administration américaine, qui n'ont quasiment rien pour vivre, pour lesquelles l'alcoolisme est quelque chose de normale, et qui sont tous malade (cancer, etc.) à force de vivre dans de telles conditions.
J'ai trouvé que de traiter ce sujet par le biais de cet homme prêt à subir le pire, d'en l'espoir de ramener de l'argent à sa famille était vraiment brillante.
C'est sordide, mais parce que cela décrit une réalité difficile à entendre : celle de tous ces gens totalement abandonnés par le système américain et qui subsistent plus qu'ils ne vivent.
C'est un livre brillant, prenant, que je n'ai pas réussi à lâcher une fois entamé et qui, je crois, me laissera des traces profondes.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]
Afficher toutes les notes de lectures pour ce livre