[Lira bien qui lira le dernier. Lettre libertine sur la lecture | Hubert Nyssen]
La fin du livre ? On l'annonce pour demain depuis le berceau des incunables.
S'adressant à une lectrice (imaginaire) qui s'inquiète de l'avenir de la lecture, Hubert Nyssen, fort de sa double expérience d'écrivain et d'éditeur, passe au tamis, avec humeur et humour, les craintes, les espérances, les prévisions et les prophéties qu'inspire le spectre continuellement brandi de la crise du livre.
Dans ce court mais très intéressant essai, Hubert Nyssen s’intéresse au livre, à la lecture et à leur présent.
Je dis leur présent, parce que même si c’est à partir d’une préoccupation pour l’avenir que commence ce livre, Nyssen parle avant tout de ses expériences et points de vue. C’est difficile d’enfermer tout ça dans une tranche de temps !
Bon, disons que ce sont essentiellement des considérations sur la lecture, voilà. Car le livre est peut-être en crise (ça reste à voir), mais après tout, qu’importe ? On lisait avant, on lira après…
Nyssen exprime son point de vue sur une multitude de petits thèmes, toujours avec beaucoup d’esprit et une très belle plume. Il sait aussi flatter les lectrices, cet homme-là !
Il nous parle aussi de certaines rencontres dans sa vie de lecteur et d’éditeur, et il en parle si bien que j’ai maintenant envie de lire Goran Tunström et Nina Berberova.
Un petit extrait, pour savoir quoi rétorquer à ceux qui vous demandent « mais comment tu faaaaaiiiiis pour lire autaaaant ? » :
« De toute manière, le temps, et en particulier, le temps de lire, dites-vous bien qu’on ne le trouve pas, on ne le trouve jamais qui, tout à coup disponible, vous attendrait. Le temps, ça se prend ou ça se perd. Si vous voulez en disposer, vous ne pouvez que l’attraper, le choper, le ravir. C’est un choix à faire dans les priorités que vous donnez. Oui, voilà bien une autre des conditions dont l’avenir de la lecture dépend : l’attitude à l’endroit du temps ».
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